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Problèmes linguistiques du rapport entre Grec(s) et Phrygien(s) / Linguistic problems of the relatinship between Greek(s) and Phrygian(s)

Le phrygien est la langue la plus proche du grec parmi toutes les autres langues indo-européennes. Les isoglosses confirment que ces deux langues ont partagé une phase commune sur les Balkans, avant que les populations phrygiennes ne commencent à migrer vers l’Anatolie autour du XIIe siècle av. J.-C. En dépit de leur parenté génétique, ces deux peuples ont connu des développements historiques différents, ce qui a conduit les Grecs à identifier les Phrygiens comme l’incarnation du stéréotype de l’esclave barbare au Ve siècle av. J.-C. La complexe relation entre Grecs et Phrygiens n’a jamais été étudiée d’un point de vue sociolinguistique. Le but de cette étude est de combler cette lacune. Mon exploration sémantique de l’ethnonyme « Phrygiens », ainsi que mes analyses sociolinguistiques et pragmatiques des passages littéraires grecs et épigraphiques phrygiens permettent une compréhension plus nuancée de la perception réciproque des identités grecque et phrygienne. Au delà de tous les stéréotypes des Phrygiens barbares et esclaves, produits de la vision traditionnelle hellénocentrique qui se dégage des textes grecs, le « renaissance » de la langue phrygienne dans les inscriptions néo-phrygiennes me semble une preuve de la survie de l’identité linguistique et culturelle phrygienne à travers les siècles en Anatolie. La langue est un aspect clé dans la construction de l’identité ethnique et un moyen de résistance dans le cadre d’une culture ou d’un groupe social dominant. J’interprète cette résistance linguistique du phrygien comme une forte revendication identitaire de la part d’un groupe ethnique marginalisé dans le monde hellénisé issu des conquêtes d’Alexandre le Grand. / Scholarship has uncovered several isoglosses which show that Ancient Greek and Phrygian are genetically connected,having shared a common prehistory on the Balkans, before the Phrygian populations started migrating to Anatolia around the 12th century BCE. Despite this linguistic kinship, Greeks and Phrygians underwent different historical developments, which eventually led the Greeks to progressively identify the Phrygians as the incarnation of the stereotype of barbarian slaves in the 5th century BCE, even if, paradoxically, their idiom was the closest one to Greek among all the other Indo-European languages. The complex relationship between Greeks and Phrygians has never been studied from a sociolinguistic point of view, although it seems to me a productive field of investigation. The aim of this study is to fill this gap. My semantic exploration of the ethnonym ‘Phrygians’ as well as my sociolinguistic and pragmatic analyses of significant literary and epigraphic passages has produced a more nuanced understanding of the reciprocal perception of Greek and Phrygian identities, indirectly from the Phrygian inscriptions, directly from the Greek literary texts. Beyond all the stereotypes of the Phrygians as barbarians and slaves, products of the Hellenocentric traditional view that emerges from the literary Greek texts, the “revival” of Phrygian language in the Neo-Phrygian inscriptions in the Roman Era seems to me to be evidence of the survival of linguistic and cultural Phrygian identity through the centuries in Anatolia. This can be interpreted as a striking manifestation of preservation of diversity in the Hellenized world that emerged from Alexander’s conquest.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2019SORUL057
Date28 June 2019
CreatorsAnfosso, Milena
ContributorsSorbonne université, Egetmeyer, Markus
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text, Image

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