Les violences souvent meurtrières qui ont jalonné l’histoire de l’Algérie contemporaine ont ouvert des plaies béantes qui questionnent profondément les rapports entre société, Etat et organisations contestataires du pouvoir. En ce sens, l’Algérie constitue un laboratoire multidimensionnel où s’appréhendent les relations complexes entre Etat et Nation, exercice du pouvoir et effets de cet exercice sur les populations, idéologies et valeurs, de même que déterminisme dogmatique et autodétermination des peuples. Dans cet entrelacs d’antagonismes exprimés à grande échelle, chaque Nation devient un contexte particulier de potentialisation d’un terrorisme qui s’enracine dans les équilibres et tensions géopolitiques. A un autre niveau, intra-sociétal quant à lui, chaque pays, à l’exemple de l’Algérie, cristallise par ailleurs une histoire et une culture qui lui est propre et dans laquelle se sont forgés autant d’idéaux et de discours politiques dont les effets se sont révélés tour à tour structurants et sources de terreur. Par édulcoration, s’impose l’importance d’explorer la notion de terrorisme d’Etat et d’envisager son recours à la violence, à la force et à l’idéologie comme autant de facettes d’un même spectre d’expression du pouvoir d’Etat. A l’échelle de l’événement enfin, le fait consacré par un sens souverain contribue à un processus de réification dont l’aboutissement peut témoigner d’un terrorisme en marche dont on ne perçoit pas toujours l’existence. La fragmentation des espaces, de même que la territorialisation des vécus individuels dans l’espace social et national, témoignent d’un terrorisme disséminé, invisible parfois, encore que souterrain, aux émergences aussi multiples que l’autorise la multiplicité des acteurs participant à l’édification de l’histoire du pays – tels que les MIA, FIS, GIA algériens. Les traces et stigmates qu’ils laissent sur les populations locales procèdent de rapports de force au sens d’une microphysique du pouvoir telle qu’élaborée par Foucault. De cette grille de lecture, et à l’exemple de l’Algérie, nous entendons explorer dans cette thèse les mécanismes par lesquels la terreur substantialise une société et par lesquels le terrorisme procède de son institutionnalisation à un degré plus élevé de récupération. Fin de toute analyse, cette thèse questionne la place de la violence dans le processus de réification des représentations sociales et culturelles de même que ses possibilités de sublimation. / The often deadly violence that have marked out the history of contemporary Algeria opened open wounds that question deeply the relationship between society. In this sense, Algeria constitutes a multidimensional laboratory where are apprehended the complex relationships between State and Nation, exercising power and effects of this exercise on the populations, ideologies and values, as well as dogmatic determinism and self-determination of peoples. In this interlacing of antagonism expressed on a large scale, each Nation becomes a particular context of potential terrorism rooted in geopolitical balance and tension. Concerning the intra societal mechanism, each country, following the example of Algeria, crystallizes a history and a culture on its own in which many forged ideals and political discourses whose effects appeared in turn structuring and sources of terror. By sweetening, is essential the importance to explore the concept of terrorism of State and to consider its recourse to violence, force and ideology as so many facets of the same expression spectrum State power. At the scale of the finally event, the fact devoted by a sovereign direction contributes to a process of reification whose result can testify to a terrorism moving which we do not always perceive. The fragmentation of spaces, just as the regionalization of individual experiences in the social and national space, show a disseminated terrorism, sometimes invisible, although underground, with emergences as multiple as authorizes the multiplicity of actors involved in the construction of the country's history such as MIA, MADE, Algerian GIA. The traces and scars which they leave on the local populations proceed of power struggles within the meaning of a microphysics of power as worked out by Foucault. Of this grid of reading, and the Algeria following example, we intend to explore in this thesis the mechanisms by which terror substantializes a society and by which terrorism precedes of its institutionalization to a higher degree of recovery. End of any analysis, this thesis questions the place of violence in the process of reification of the social and cultural representations just as its sublimation opportunities
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA080056 |
Date | 05 October 2016 |
Creators | D'Bichi, Akila |
Contributors | Paris 8, Ogilvie, Bertrand |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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