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La souffrance féminine chez Huysmans, Bloy, Bernanos et Mauriac : catholicisme et maladie mentale

Silence et soumission aux valeurs patriarcales dominantes : ainsi peut être brossée dans son ensemble et sans pour autant la déformer l’image de la condition féminine encore pleinement opérante à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle en France. La femme, ouvrière, bourgeoise ou noble, est destinée à la maternité, et ses désirs sont méprisés au profit de ceux de son (futur) époux. En littérature cependant, à partir de Madame Bovary (1857) et parallèlement à la montée timide du féminisme, apparaissent plusieurs figures féminines éminemment tragiques qui contestent la condition féminine. Louise Marles, Véronique Cheminot, Mouchette et Thérèse Desqueyroux – et tant d’autres encore… – sont autant de (jeunes) personnages féminins qui rejettent plus ou moins violemment la mise sous tutelle de la femme et l’impossibilité d’avoir un statut social et juridique accepté en dehors du mariage. Pourtant, parce qu’en ces figures de femme – et souvent malgré elles – refuse de se taire une torturante aspiration à la liberté, elles sont fatalement vouées à la folie et à la mort, deviennent prostituées, criminelles, internées ou suicidaires, voire les quatre. Selon nous, la folie est l’état dans lequel ces personnages féminins s’enlisent car ils remettent profondément en question les valeurs établies par des hommes et pour des hommes. Nous pensons que la folie est le moyen littéraire utilisé par les écrivains pour montrer l’ampleur de leur souffrance existentielle et son unique langage possible ; en ce sens, la folie serait la représentation extérieure d’une écrasante souffrance morale et psychologique. Enfin, la possession diabolique est une autre cause portée par Bernanos pour répondre à la question de la folie des femmes. Notre étude portera sur quatre figures tragiques de personnages féminins imaginées par quatre écrivains catholiques : Louise dans En rade (Huysmans, 1887), Véronique dans Le Désespéré (Léon Bloy, 1887), Mouchette dans Sous le soleil de Satan (Bernanos, 1926) et Thérèse Desqueyroux dans le roman éponyme de Mauriac (1927). / Silence and submission to the prevailing patriarchal ideology : this is how one can describe the female condition at the end of the nineteenth century and at the beginning of the twentieth century in France. No matter whether they come from the working class, the middle class or the aristocracy, women are destined for motherhood and their wishes are overlooked. Nevertheless, in literature one can notice several tragic female figures who rebel against their condition. Louise Marles, Véronique Cheminot, Mouchette and Thérèse Desqueyroux – and so many others… – are young women who reject more or less violently the fact that they are under the tutelage of men and the fact that they cannot obtain an acceptable social status outside of marriage. However, it is precisely because these female characters crave for freedom that they are doomed to madness and death or become criminals and/or suicidal women. According to us, these women are said to be mad because they challenge convention and reject patriarchal values. We think that madness is the literary tool used by these writers to show the brutality of their existential suffering. In other words, we believe that madness is the external representation of their overwhelming moral suffering. Finally, demonic possession is another reason given by Bernanos to explain women’s madness. Our study deals with four tragic female figures imagined by four Catholic writers : Louise in En rade (Huysmans, 1887), Véronique in Le Désespéré (Bloy, 1887), Mouchette in Sous le Soleil de Satan (Bernanos, 1926) and Thérèse in Thérèse Desqueyroux (Mauriac, 1927).

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/13762
Date05 1900
CreatorsPlet, Charles
ContributorsPierssens, Michel
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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