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Descartes et la question de la civilité : la philosophie de l'honnête homme / Descartes and the question of civility : the honest man's philosophy

Ce travail porte sur la relation entre la philosophie de Descartes et la thématique humaniste de la civilité et de l’honnêteté. Une première étape de la thèse consiste en une réévaluation philosophique du concept de civilité à partir de son histoire antique et humaniste. Cette réévaluation repose sur deux axes principaux : mettre au jour les fondations métaphysiques de cette notion et le mouvement d’une intériorisation des normes civiles dans la conception de l’âme vertueuse. Il s’agit ensuite de comprendre la présence dans la pensée cartésienne de valeurs qui ne coïcident pas avec la conception habituelle de la justification rationnelle, comme la douceur, le naturel, la grâce et la convenance, et qui renvoient à la thématique de la civilité. La civilité est une perfection qui évite deux extrêmes, la barbarie et la sauvagerie, c’est-à-dire la violence excessive de la norme, et la violence d’une nature brute laissée à elle-même. Ce travail montre que la conception cartésienne de la rationalité et de la vertu morale tend également à éviter ces deux excès. D’autre part, en rattachant la philosophie de Descartes à la question de la civilité, il s’agit aussi de contester la conception solipsiste du sujet cartésien et de réhabiliter la dimension de l’extériorité dans l’appréhension de la subjectivité. La figure cartésienne du sujet moderne prend dès lors une dimension humaine et sociale au lieu de renvoyer à une dangereuse hybris de l’ego, tandis que la raison cartésienne est pensée comme civile et ouverte, non pas autoritaire ou répressive. Pour étayer cette thèse, ce travail aborde certaines tonalités éthiques du discours cartésien qui ne correspondent pas nécessairement à l’expression d’une thèse explicite mais qui éclairent la richesse et la complexité du texte. / This work focuses on the relation between Descartes’ philosophy and the humanist themes of civility and honesty. A first step in this thesis is to philosophically reevaluate the concept of civility by focusing on its history within antiquity and humanism. Such a reevaluation bears on two main approaches: one is to demonstrate the metaphysical foundations of this notion, the other is to show the movement towards the internalization of civil norms in the conception of the virtuous soul. Our aim is then to show the presence, in Cartesian thought, of such values as gentleness, “naturel”, grace or “convenance”, which do not coincide with the common conception of rational justification, and which all trace back to the thematic field of civility. Civility is a perfection that avoids two extremes, barbarism and savagery, i. e. both the excessive violence of the norm and the violence stemming from a brute nature left to itself. On the other land, by linking Descartes’ philosophy to the question of civility, our aim is also to oppose the solipsistic conception of the Cartesian subject and to rehabilitate the dimension of exteriority within the comprehension of subjectivity. Thus, the Cartesian figure of the modern subject takes on a human and social dimension instead of referring to the ego’s hybris, while Cartesian reason gets redefined as civil and opened, not at all as authoritarian or repressive. In order to support this thesis, this work broaches certain ethical tonalities within Descartes’ discourse that do not necessarily correspond with the expression of an explicit standpoint, but which shed light upon the text’s richness and complexity.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA010707
Date26 September 2014
CreatorsLelong, Frédéric
ContributorsParis 1, Université de Neuchâtel (Suisse). Faculté des lettres, Kambouchner, Denis, Glauser, Richard
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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