La réforme grégorienne, du nom du pape Grégoire VII (1073-1085), est un évènement majeur de l’histoire de l’Occident médiéval. L’Eglise, en s’appuyant notamment sur un épiscopat renouvelé, inaugure une entreprise de distinction profonde entre clercs et laïcs, profane et sacré, pouvoir temporel et pouvoir spirituel. L’objectif est de réformer en profondeur l’institution ecclésiale en s’appuyant sur une idéologie valorisant la pureté morale, mais aussi sur des structures et un fonctionnement nouveaux - c’est à cette époque que se développent la paroisse, la dîme, la fonction de légat, de nouveaux ordres religieux...Hugues de Châteauneuf, né vers 1053, est le fils d’un membre de la petite élite châtelaine des environs de Valence. Destiné aux études et à l’état clérical, il est repéré par des représentants de Grégoire VII et placé sur le siège épiscopal de Grenoble. Son épiscopat, long d’un demi-siècle, est marqué du sceau de la réforme, dont il fut à la fois agent et acteur. De par son réseau, son action locale ou sa participation aux affaires de l’Eglise hors de son diocèse, Hugues de Châteauneuf fut un protagoniste du « moment grégorien ». Deux aspects de sa politique à la tête du diocèse de Grenoble sont à retenir : les conflits qui l’opposèrent aux nobles locaux - en particulier les comtes d’Albon, fondateurs de la principauté du Dauphiné - ainsi que les nombreuses fondations religieuses qu’il encouragea - pensons notamment au rôle clé qu’il joua dans le développement de la fondation de la Grande-Chartreuse.Deux sources majeures nous sont parvenues et nous permettent de cerner la trajectoire et l’action de ce prélat des XI-XIIe siècles. D’une part les trois cartulaires de Grenoble, qui regroupent plus de trois cents documents nous permettant de suivre sa politique, sa gestion et son administration du diocèse de Grenoble. D’autre part l’hagiographie rédigée par l’un de ses proches, le prieur de la Grande-Chartreuse Guigues - car Hugues de Grenoble fut canonisé moins de deux ans après sa mort. Cette source nous permet d’insérer l’action et le rôle d’Hugues de Grenoble dans un autre élément de contexte fondamental de la période : le schisme d’Anaclet, prolongement de la réforme grégorienne et de la querelle des investitures.En s’appuyant sur certains renouvellements historiographiques et épistémologiques récents, ce travail a consisté à dresser le portrait d’un homme, d’un moment et d’une fonction. En effet, l’épiscopat fut le maillon essentiel de l’application de la réforme grégorienne. En outre, la région des Alpes, par son particularisme géopolitique - entre Saint-Empire, royaume de France et Italie - représentait un laboratoire intéressant pour les réformateurs. Ainsi on mesure mieux tout l’intérêt pour Rome de placer un homme de confiance à la tête d’un diocèse comme celui de Grenoble. / [Summary not transmitted]
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PESC0020 |
Date | 18 December 2015 |
Creators | Le Coq, Aurélien |
Contributors | Paris Est, Bührer-Thierry, Geneviève |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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