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Chronopathie. La crise mémorielle et ses lois dans l'Espagne contemporaine de 1931 à nos jours / The Memory Crisis and its Laws in Spain from 1931 to Nowadays

Depuis plus d’une dizaine d’année, l’on assiste à une résurgence de la mémoire historique en Espagne. Qu’il s’agisse des contemporains ou de leurs héritiers, la mémoire des vaincus de la Guerre Civile, autrefois passée sous silence, est devenue incontournable aussi bien sur le plan historiographique que culturel et même politique (loi dite de « mémoire historique »). Les nombreux succès éditoriaux et cinématographiques relatifs à cette période douloureuse ont contribué à la diffusion d’épisodes méconnus et à la réappropriation d’un passé qui n’avait pas toujours été transmis aux générations successives. Toutefois, l’activisme des uns ne fait pas l’unanimité. Entre ceux qui ne souhaitent pas rouvrir les blessures du passé au nom d’une concorde nationale difficilement obtenue, et ceux qui se sentent mis en accusation par un « triomphe des vaincus » qui tend à ne présenter le conflit civil que sous l’angle de la lutte des « bons » contre les « méchants », l’on a pu observer une crispation partisane des débats au détriment de la science historique. La question mémorielle a atteint de telles proportions que certains commentateurs se sont demandés si la Guerre Civile était ou non terminée. Quoique l’évolution de l’historiographie soit indéniable depuis 1931, elle ne saurait s’expliquer entièrement par la lutte partisane des héritiers des deux camps. En effet, il nous faut nous intéresser également à des causes plus profondes qui en sont à l’origine. Si le cas espagnol s’inscrit dans un contexte européen d’irruption de la mémoire dans l’histoire, il s’explique aussi par des raisons propres qui touchent bien d’autres domaines. / Over the past decade, the question of Spanish historical memory has been debated a lot. Whereas the memory of the Spanish Civil War’s defeated had been kept silenced for years, nowadays, the story of direct witnesses – often told by themselves or their heirs – has become inevitable from a historical, cultural and political point of view (see the “historical memory” Act). Many best-selling books and box-office hit films dealing with this painful historical period have contributed to generalise some neglected events which had not always been properly transmitted to the younger generations. However, the memorial activism of various individuals is not unanimously accepted. Indeed, some people consider that such a revival of a painful past might pose a threat to a national harmony which was not easy to obtain. Others, belonging to the national fraction, feel directly accused by the late “triumph” of yesterday’s defeated. The frequent parallel drawn between the Civil War and a would-be fight of the “goods” against the “evils”, has fuelled a partisan debate at the expense of historical truth. The debate on historical memory has become so serious that some analysts do wonder if the Civil War is over or not. The evolution of historiography since 1931 is real, but it should not be explained exclusively by the biased opposition of the heirs of both camps. In fact, we have to take into account deeper reasons at the roots of the problem. The Spanish case cannot be dissociated from a European context, even if it has to be explained by its own particular reasons which affect many other knowledge domains.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2012LYO30032
Date27 April 2012
CreatorsPrémonville de Maisonthou, Antoine-Louis de
ContributorsLyon 3, Didier, Hugues
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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