Ce mémoire-essai a pour objet d'étude la question de l'art et du vivant dans la société de communication. Notre intention est de montrer que le discours actuel sur la communication est symptomatique du malaise identitaire de la subjectivité contemporaine. Il projette des représentations du sujet qui dissolvent la possibilité de se connaître soi-même dans un horizon sensible et symbolique. Nous proposons d'illustrer cette fragmentation du sens de la finitude en analysant les nouveaux rapprochements entre l'art et la communication. Deux corpus artistiques servent d'appui à cette démarche, le bio art d'Eduardo Kac et l'art d'anatomie de Gunther von Hagens. L'étude de leurs oeuvres montre comment l'emprise de la communication sur la réalité brouille notre perception de la vie et de la mort et que la première victime de cette indifférenciation, c'est le corps. Notre premier chapitre, Considérations générales sur la communication dans la société qui porte son nom, consiste en la construction de repères pour analyser le déploiement de la logique à l'oeuvre dans la société de communication: le passage d'un idéal de vérité à un idéal opérationnel, l'économie du sensible au profit du virtuel et l'édification d'une idéologie de la transparence. Ces trois aspects de la logique communicationnelle permettent de comprendre comment l'idéal d'adaptation de soi en temps réel équivaut à la mort du sujet comme entité sensible. Dans le second chapitre, L'art contemporain: un atelier pour les nouvelles «formes de vie» dans la société de communication, nous expliquons comment la logique communicationnelle s'exprime en art contemporain. Alors que le discours de la démocratisation culturelle contribue à généraliser l'idée selon laquelle l'art est un événement qui peut avoir lieu partout et tout le temps, l'esthétique relationnelle s'efforce de rapprocher l'art et la vie à des degrés sans précédent. Il en résulte une conception de la création fort problématique: l'art devient une « forme de vie » incitant le sujet à prendre forme dans n'importe quoi. Le troisième chapitre, De l'atelier au laboratoire: les « formes de vie » de l'art transgénique, propose une illustration de la logique communicationnelle dans le bio art. Les oeuvres transgéniques d'Eduardo Kac sont emblématiques d'une
« forme de vie » qui se réalise en temps réel. Elles font de la téléprésence et de la mutation les principes par lesquels on peut comprendre les possibilités émancipatoires du transfert informationnel. notamment dans la culture médiatique. Dans notre quatrième et dernier chapitre, De l'atelier à la morgue: quand l'art prend corps dans la société de communication, nous nous attardons sur la première victime de la fragmentation de la subjectivité sensible, le corps. L'art d'anatomie de Gunther von Hagens et son exposition-mère, Bodyworlds évoque le traitement qui lui est réservé dans la société de communication. Relégué au rôle de support à la circulation de l'information, le corps devient un organe de sensation et un dispositif de discours. Il importe peu de savoir s'il est vivant ou mort, pourvu qu'il communique. Il en va ainsi du sujet. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Communication, Sujet, Art, Esthétique, Société, Eduardo Kac, Biotechnologies, Gunther von Hagens, Art d'anatomie.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2247 |
Date | January 2009 |
Creators | Daigle, Samuel |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2247/ |
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