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Habiter en camping. Trajectoires de membres des classes populaires dans le logement non ordinaire / Living in a campsite. Trajectories of members of the working classes in non-ordinary housing

Au croisement de la sociologie des classes populaires et de la sociologie urbaine et du logement, cette thèse porte sur l’une des formes de logements non ordinaires qui a connu un développement massif en France dans les territoires ruraux et périurbains au cours de ces dernières années : le camping résidentiel. Combinant immersion ethnographique dans plusieurs campings de la région parisienne, entretiens, archives et statistiques, elle montre l’existence d’une véritable stratification interne à cet habitat, eu égard à l’hétérogénéité des situations résidentielles, des trajectoires, des ressources, des expériences et des styles de vie des habitants. Le camping résidentiel est de fait apparu comme remplissant trois grandes fonctions sociales segmentant la population qui le pratique : il peut représenter une alternative à la maison individuelle inaccessible, figurer un déclassement subjectif et objectif ou encore s’apparenter à une solution qui pallie la pénurie de logement abordable et évite le dénuement extrême de la rue. Inscrite dans une approche à la fois contextualiste et dispositionnaliste des manières d’habiter, la thèse rapporte ces trois fonctions du camping – qui constituent également trois styles de vie distincts – aux caractéristiques particulières de cette forme d’habitat non ordinaire mais aussi à des ressources, des trajectoires et des socialisations résidentielles différentes articulées à des dispositions populaires relativement homogènes. Elle identifie enfin les causes, les dynamiques et les conséquences des pratiques de délogement en documentant « de l’intérieur » un cas de fermeture de terrain de camping, exemple de concrétisation du risque associé au statut juridique de cet habitat. / This thesis finds itself at the intersection of the sociology of the working classes and urban sociology, with a special interest in housing. It focuses on one of the forms of non-ordinary housing that has seen massive development in France in recent years: residential camping. Combining an ethnographic immersion in several campsites in the Paris region, interviews, archives and statistics, it shows the existence of a real internal stratification within this habitat, taking into account the heterogeneity of residential situations, trajectories, resources, experiences and lifestyles of the inhabitants. Residential camping has in fact emerged as fulfilling three major social functions which segment the population that practices it: it may represent an alternative to the inaccessible single-family home, or stand as a subjective and objective downgrading or even be a solution that makes up for the shortage of affordable housing, thus preventing the extreme destitution of living in the streets. Illustrating a dispositionalist-contextualist approach to ways of living, the thesis connects these three functions of camping - which also constitute three distinct lifestyles - with the particular characteristics of this unusual form of housing. It also links it to different resources, trajectories and forms of residential socialisation corresponding to relatively homogeneous popular dispositions. Finally, it identifies the causes, dynamics and consequences of eviction practices by documenting "from the inside" the case of a campground closure, an example of the risk involved in the legal status of this habitat.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PSLEH056
Date13 June 2018
CreatorsLion, Gaspard
ContributorsParis Sciences et Lettres, Backouche, Isabelle, Schwartz, Olivier
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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