Le ksar (pluriel 'ksour'), cet espace architectural et patrimonial propre à la culture berbère (amazigh), était destiné autrefois à emmagasiner les biens et les réserves de provisions des tribus semi-nomades du Sud-tunisien qui en étaient propriétaires. Avec le temps et le passage à la modernité, il s’est produit un glissement de valeurs et de significations dans l’environnement social et culturel des populations établies dans ces lieux, provoquant ainsi une menace pour les ksour qui s'en sont trouvés délaissés ou abandonnés. La thèse fait l’hypothèse que le concept d’hétérotopie proposé par Michel Foucault pourrait permettre une lecture de ces sites susceptible d’ouvrir un espace de projet innovant afin de mettre en valeur les ruines des ksour derrière lesquelles, ainsi que le montre l’enquête de terrain que nous y avons conduite, se cachent des conflits institutionnels, sociaux et intergénérationnels. C’est dans une telle perspective, par la mise en œuvre d’une démarche de recherche-projet appuyée sur un projet de design d’événement qui s’est déroulé pendant quatre jours en avril 2018, que nous nous sommes employée à exploiter le gisement d’intelligence collective propre à la dynamique du système des acteurs liés à ce patrimoine archéologique et architectural délaissé et promis sinon à une simple exploitation touristico-économique. Nous croyons que par une telle approche inspirée de l’innovation sociale par le design (ou design social), il sera possible d’assurer aux ksour un avenir durable et culturellement fécond sans dénaturer leur signification et leur richesse historique, anthropologique et patrimoniale. / As an architectural and heritage space peculiar to Berber (Amazigh) culture, the ksar (plural ksour) was used in the past as a granary and storage space by its owners, the local semi-nomadic tribes of Southern Tunisia. With time and the change to modernity, a shift in the socio-cultural values and worldview of the local population led to the neglect or mere abandonment of the ksour. The thesis hypothesizes that the concept of heterotopia coined by Michel Foucault could help provide an interpretation of these sites leading to the opening of an innovative project space that would restore value to the ruins of the ksour, behind which, as highlighted by our field inquiry, there lie institutional, social, and intergenerational conflicts. It is in such prospect, through a project-grounded research approach grounded on an event design project that took place during four days in April 2018, that we ventured to capitalize upon the available collective intelligence resulting from the dynamics of the system of stakeholders connected with this archeological and architectural heritage, otherwise promised to a mere touristic-economic exploitation. We believe that such an approach, consonant with social innovation by design methodologies (or social design), will make it possible to secure a sustainable and culturally fruitful future to the ksour without compromising their historical, anthropological, and patrimonial richness and meaningfulness.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019NIME0002 |
Date | 31 January 2019 |
Creators | Ellouze, Nesrine |
Contributors | Nîmes, Université de Tunis, Deni, Michela, Ben Hamouda, Mohamed, Findeli, Alain |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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