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Poétique de l’exil dans les littératures allemande, française et arménienne : "Hypérion" de Friedrich Hölderlin, "Une saison en enfer" d’Arthur Rimbaud, "Le bois de Vincennes" de Nigoghos Sarafian / The Poetics of Exile in German, French, and Armenian Literature : Hölderlin, Rimbaud and Sarafian

Peut-on parler de « poétique » pour un phénomène aussi mouvant que l’exil ? Cette notion qui, dans ses diverses acceptions, ne se laisse pas fixer tout à fait, peut-elle faire apparaître un langage spécifique ? Il s’agira de voir par quels mécanismes cette éprouvante manifestation d’interculturalité peut mener à la création d’une langue qui dépasse le cadre de la nation (même en prenant sa source dans celle-ci), et rejoint des invariants et des structures d’expression transnationales et universelles. Pour ce faire nous prenons appui sur trois auteurs choisis dans des aires géographiques et des époques différentes : Hölderlin (aire germanique), Rimbaud (aire latine) et Sarafian (aire arménienne). L’exil se manifeste avant tout par rapport au pays d’origine, conformément à la définition. Mais il devient rapidement un phénomène linguistique, que ce soit dans le choc avec le monde étranger (Sarafian) ou dans la formulation d’une quête esthétique avec la création verbale pour enjeu (Rimbaud), liée pour une bonne part à la recherche d’une nouvelle mythologie et à la confrontation avec l’étranger pour retrouver ce qui appartient en propre à la nation (Hölderlin). Le pivot est ici la nation, originelle et actuelle, dont les poètes sont exilés. L’exil géographique et l’exil de la langue mènent finalement à l’exil spirituel et à la recherche d’une patrie plus élevée, tiers espace pouvant accueillir ou façonner une parole. Ce nouveau lieu serait celui d’une hybridation (ou du moins d’un questionnement) où le verbe de l’exil pourrait se dire, sous des formes différentes chez les trois auteurs, avec toutefois des similitudes frappantes. / Is it possible to speak about « poetics » with respect to a phenomenon which is as fluctuating as exile? May the latter, which, in its various meanings, cannot be totally defined, allow the emergence of a specific language? It is up to us to find out through which mechanisms such a trying expression of interculturalism might lead to the creation of a language which goes beyond the framework of the nation (even when it emanates from the latter) and which reaches out towards transnational and universal invariants and word structures. In order to achieve this, we rely upon three authors which were chosen in different geographic areas and in different periods : Hölderlin (Germanic area), Rimbaud (Latin area) and Sarafian (Armenian area). Exile is primarily defined with respect to the country of origin, in conformity with the definition. But it becomes a linguistic phenomenon, as in the shock with the foreign word after the genocide of the Armenians (Sarafian), or in the formulation of an aesthetic quest with verbal creation at stake (Rimbaud), or in the essential search of a new mythology, along with the confrontation with the foreign world in order to redefine that which belongs specifically to the nation (Hölderlin). Both the geographic exile and the linguistic exile lead to a spiritual exile and to the search for a loftier fatherland. This new spatial entity would result from a hybridization process (or at least from questioning), whereby the word of the exile could be expressed in different formats for the three authors, with, however, some striking similarities.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2013AIXM3127
Date18 December 2013
CreatorsCermakian, Stéphane
ContributorsAix-Marseille, Rinner, Fridrun, Donabédian, Anaïd
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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