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Ecritures romanesque, critique et épistolaire : la croisée des genres dans l'oeuvre de Barbey d'Aurevilly ( 1851-1865) / Novel, critical and epistolary writing : when the genres meet in Barbey d'Aurevilly's work (1851-1865)

Jules Barbey d’Aurevilly laisse une œuvre polymorphe. Les années 1851-1865 sont, à cet égard, exemplaires. Chaque semaine, il écrit un article pour Le Pays et envoie une lettre à son ami Trebutien. Jamais autant de récits aurevilliens n’auront paru qu’à cette période : la première des Diaboliques, Le Dessous de cartes d’une partie de whist, et les romans Une vieille maîtresse, L’Ensorcelée, Le Chevalier des Touches et Un prêtre marié. Menant de front ces écritures, Barbey semble cependant les dissocier. L’écriture critique, soumise aux conditions éditoriales des journaux, relève de l’urgence, de la censure et de “ la Nécessité ”. En revanche, les lettres donnent la liberté de “ rugir ” ; elles ouvrent une parenthèse au milieu du “ tintamarre ” pressant des journaux et de la “ fournaise ” du travail romanesque. Celui-ci – par le pouvoir de l’Imagination – apparaît néanmoins comme le lieu privilégié d’une expression personnelle authentique. Pouvons-nous imputer de manière aussi catégorique une fonction à la lettre, à l’article et au roman ? Certes, la correspondance est un espace de spontanéité où Barbey pénètre souvent en “ triple hâte ” ; elle ouvre aussi une véritable réflexion sur l’écriture, sert de matrice au roman et à la critique. De même, l’écriture critique nourrit la création romanesque, affine les choix esthétiques. Ce polymorphisme, loin de cantonner les genres dans une fonction et une esthétique particulières, dessine une cohérence générale où chaque écriture influence l’autre pour tenter d’atteindre “ l’éloquence du cœur ”. C’est bien cet idéal d’écriture que Barbey d’Aurevilly poursuit de 1851 à 1865 et qui fonde l’esthétique de sa prose. / Jules Barbey d’Aurevilly left a polymorphous work. In that respect, the years 1851-1865 were exemplary. Every week he wrote an article for Le Pays and sent a letter to his friend Trebutien. No other period saw so many Aurevillien tales published : the first short story of Les Diaboliques, Le Dessous de cartes d’une partie de whist, and novels : Une vieille maîtresse, L’Ensorcelée, Le Chevalier des Touches et Un prêtre marié. Though he had to deal with those pieces of writing at the same time, Barbey seemed to dissociate them. Critical writing, submitted to editorial conditions of newspapers resulted from emergency, censorship and “Necessity”. On the other hand, the letters gave him a chance to “roar”: they opened parentheses amongst the pressing “din” of the newspapers and the “furnace” of novel writing. The latter – through the power of Imagination – appeared nonetheless as the privileged place for authentic personal expression. However, can we grant a function to a letter, an article or a novel in such a categorical manner? Of course, letters offered Barbey space for spontaneity into which he entered hurriedly. They also gave food for thought on writing itself, and were used as a pattern for novel and critical writing. In the same way, critical writing improved fiction and refined esthetic choices. This polymorphism did not limit genres to a particular function or aesthetic choice but designed a global coherence in which each piece of writing influenced another to try and reach ‘the eloquence of the heart’. Indeed that was the ideal writing Barbey d’Aurevilly pursued from 1851 to 1865 and which created the aesthetic qualities of his prose.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2013PA040080
Date14 May 2013
CreatorsMarro, Frédérique
ContributorsParis 4, Millet-Gérard, Dominique
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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