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La construction de l'identité culturelle au cours de la traversée des cultures algérienne et française dans La goutte d'or de Michel Tournier

Dans ce mémoire, nous interrogeons le malaise que vivent certains immigrants en France : celui de ne pas réussir à s'intégrer à la culture en place, en dépit de nombreux efforts. Cette situation est dépeinte dans La goutte d'or de Michel Tournier, paru chez Gallimard en 1985. Le récit met en scène un jeune berger nommé Idriss, vivant dans une oasis du Sahara, qui quitte sa terre natale pour aller vivre à Paris. Le long de son voyage, Idriss s'est imprégné des différentes cultures qu'il a rencontrées. Dans le premier chapitre, nous introduisons les théories qui nous servent à analyser l'identité culturelle du personnage. La définition de la culture faite par Youri Lotman, sémioticien russe, nous permet de retracer les différentes cultures en jeu, un parcours culturel que nous détaillons dans le second chapitre. Nous pouvons également, grâce au concept de frontières optimisé par Rachel Bouvet, situer le personnage dans les cultures qu'il traverse : il se tient à la frontière, il est partagé entre plusieurs cultures. Il s'agit alors d'analyser son identité qui ne manque pas d'exprimer cette hybridité, analyse que nous menons dans le troisième chapitre. Afin de bien représenter le personnage principal, nous faisons appel à une conception, mise à jour par Amin Maalouf, qui concilie les particularités multiples de l'identité de chaque individu. En imbriquant dans une relation de cause à effet l'altérité et l'identité, à la manière de Gilles Thérien, nous nous penchons sur les rencontres qui jalonnent le périple du protagoniste. À travers la quête identitaire du personnage se joue un combat entre les cultures oasienne et française, chacune utilisant un langage sémiotique différent. La culture française est représentée par l'image : c'est en prenant sa photographie qu'une touriste française attire le protagoniste à Paris. Arrivé dans la métropole, il y découvre d'abondantes images qui ne lui correspondent pas. À l'opposé, la culture oasienne met de l'avant le signe, les formes abstraites. Entre ces deux pôles, le lecteur de La goutte d'or découvre l'occidentalisation erratique de la culture algérienne qui s'approprie par moment l'image. Déstabilisé par le monde occidental, Idriss se replie vers les immigrants et fait alors la découverte de la calligraphie, ce qui le soustrait au pouvoir aliénant de l'image. C'est en retrouvant le signe, écrit cette fois, qu'il trouve enfin son identité. Ce récit illustre le fait que dans le regard de l'immigrant, la profusion d'images est problématique: non seulement elles ne reflètent pas ce qu'il est, mais elles lui renvoient des possibilités douloureusement inatteignables. Ce qui permet de déterminer un manque important dans notre société : le commentaire de l'image. Cette dernière étape d'analyse nous amène à réconcilier les langages sémiotiques et les cultures dont ils sont l'apanage, à considérer que l'image doit être approchée par le biais du signe écrit ou sonore qui la rend inoffensive. C'est de cette façon que nous pouvons reléguer l'image au domaine de l'imaginaire, et nous tourner vers d'autres langages sémiotiques pour représenter l'individu.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Michel Tournier, La goutte d'or, Algérie, France, culture, identité, altérité, image, signe, photographie, calligraphie.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3927
Date01 1900
CreatorsAllaire, Émilie
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/3927/

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