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Carrières migratoires des jeunes Français·es au Québec : de la mobilité temporaire à l’établissement durable ?

Cette recherche s’intéresse aux trajectoires migratoires des jeunes Français·es au Québec, et plus particulièrement à la transition d’un projet de mobilité temporaire (études universitaires, permis de travail, etc.) à une migration durable. Le mémoire cherche, d’une part, à décrire les temporalités de leur migration, de l’entrée en mobilité à la prolongation du séjour, et à comprendre les logiques décisionnelles sous-tendant leur établissement durable ou permanent. Située à la confluence de différents champs théoriques, l’enquête se base sur les théories des migrations, le paradigme des mobilités et une approche multidimensionnelle de l’intégration. 16 entretiens ont été effectués selon l’approche biographique des récits de vie avec des jeunes Français·es arrivés avant l’âge de 30 ans et installés au Québec depuis plus de deux ans, en détaillant les chocs, les seuils significatifs et les bifurcations dans leurs parcours. L’analyse qualitative des résultats montre que les grandes temporalités des carrières migratoires ne sont pas structurées par les mêmes logiques. D’abord, l’entrée en mobilité, soit la décision de partir de la France, se fonde dans le capital de mobilité, compris comme un ensemble de prédispositions à l’internationalisation, et l’attrait de l’expatriation précède généralement le choix du Québec, présenté comme relativement aléatoire. Ensuite, l’arrivée, la volonté de prolongation du séjour et le désir de rester au Québec constituent des étapes de la carrière migratoires marquées par des réussites en termes de développement personnel et professionnel, mais également de plusieurs épreuves à surmonter, notamment sur les plans relationnels et juridiques. Enfin, l’appartenance au Québec, opérationnalisée à partir des dimensions de l’intégration, permet de comprendre le passage d'une mobilité temporaire à un établissement durable. Les données suggèrent qu’une forte intégration sur les plans relationnels (liens personnels, conjugalité, etc.) et culturels (sentiment d’appartenance, adaptation, etc.) peut être associée à une logique d’établissement permanent. L’intégration structurelle (insertion professionnelle, statut juridique permanent, etc.) permet pour sa part la formulation de projets d’allers-retours entre la France et le Québec. Par ailleurs, les données mettent en lumière l'hétérogénéité de la population à l'étude : l’appartenance à différentes catégories sociales (genre, racisation, etc.) montre l'existence de logiques d’établissement différenciées. Cette enquête invite, en somme, à l’analyse simultanée des mobilités (partir), des migrations (rester) et de l’intégration (appartenir) dans l’étude de l’immigration au Québec, en l’occurrence de la communauté française. / This research focuses on the migration trajectories of young French people in Québec, and more specifically on the transition from a temporary mobility project (university degree, work permit, etc.) to a durable migration. The study seeks to describe the temporalities of their migration, from the beginning of their mobility to the extension of their stay, and to understand the decision-making logics underlying their durable or permanent installation. Situated at the confluence of different theoretical fields, the research is based on migration theories, the mobility paradigm and a multidimensional approach of integration. Sixteen interviews were conducted using a biographical life story approach with young French people who arrived before the age of 30 and have been living in Québec for more than two years, detailing the shocks, significant milestones and bifurcations in their lives. A qualitative analysis of the results shows that the main temporalities of migratory careers are not structured by the same logics. First, the beginning of mobility, i.e. the decision to leave France, is based on mobility capital, understood as a set of predispositions to internationalization, and the attraction of expatriation generally precedes choosing Québec as a destination, which is presented as relatively aleatory. Secondly, the arrival, the desire to extend one's stay, and wanting to remain in Québec are stages in the migratory career marked by successes in terms of personal and professional development, but also by several challenges to overcome, particularly in terms of relationships and visa issues. Finally, the notion of belonging in Québec, operationalized through the dimensions of integration, provides an understanding of the transition from temporary mobility to long-term settlement. The data suggests that strong integration in terms of relationships (personal ties, conjugality, etc.) and culture (sense of belonging, adaptation, etc.) can be associated with a logic of permanent installation. Structural integration (professional insertion, permanent resident status, etc.) allows for the elaboration of plans to move back and forth between France and Québec. Moreover, the analysis highlights the heterogeneity of the population under study, while differentiated migration logics were observed across those belonging to social categories that can be discriminated against (gender, race, etc.). Through focusing primarily on the French community, this study calls for a simultaneous analysis of mobility (leaving, migration (staying) and integration (belonging) in the broader study of immigration in Quebec.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/28517
Date09 1900
CreatorsAuger, Alexis
ContributorsVan de Velde, Cécile
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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