Depuis 1987, l’information préventive sur les risques majeurs est un droit accordé aux populations. Elle est transmise sous diverses modalités : des documents règlementaires (DICRIM, brochure PPI etc.) et une variété de supports et formes d’expressions alternatives (pièces de théâtre, clips, expositions etc.). L’efficacité et l’impact de la première catégorie d’information préventive est déjà évaluée par des questionnaires réalisés auprès des populations. Cependant, ces évaluations ne permettent pas de vérifier si ces informations induisent effectivement des comportements adaptés en condition de stress que procure un évènement extrême. L’impact de la seconde catégorie d’information apparait comme très peu étudiée, alors qu’elle se caractérise par des méthodes et outils originaux, empruntés aux arts et à la pédagogie, et produisant une certaine participation des populations et l’activation du corps, des sens et des émotions. Or les sciences de la communication ont montré que la mobilisation des sens et des émotions favorise la mémorisation des messages.Devant ce constat, cette thèse propose d’évaluer l’influence des différentes formes d’information préventive sur les comportements en situation de crise fictive, par la création et l’expérimentation d’une nouvelle méthode inspirée des arts et des jeux de rôle. Ce faisant, l’étude compare d’une part cette nouvelle méthode à celle par questionnaire, et d’autre part les modalités d’informations réglementaires aux informations alternatives. En se focalisant sur les risques d’inondation, de séisme et d’émanation de gaz toxique, cette comparaison est mise en place sur trois terrains d’étude en Isère : Grenoble, Jarrie et Saint-Egrève. En mettant les enquêtés en situation sur une maquette, en les confrontant à des dilemmes que peut faire émerger l’urgence de la crise, la thèse met en exergue des réactions qui n’apparaissent pas dans les questionnaires : des réactions réflexes, contraires aux connaissances des enquêtés, des hésitations, etc. Les apports et limites des informations préventives sont alors précisées, selon les contextes et profils sociogéographiques des enquêtés. Les résultats montrent l’intérêt de multiplier les modalités d’informations et de les adapter sur des publics particuliers en favorisant l’échange et la contextualisation de la crise. / Since 1987, populations have been granted access to preventive information about major risks. It is passed down through a variety of methods, from regulatory documents (DICRIM, PPI brochure etc.) to original supports and alternative expression forms (plays, video clips, exhibitions etc.). Direct questionnaires to populations already assess the efficiency and impact of first category preventive information. However, these assessments do not check whether the information has actually induced adapted behaviors when confronted to stressful conditions, as is the case with extreme events. On the other hand, the impact of second category information appears under-studied, while it is characterized by original methods and tools. These methods, borrowed from arts and pedagogy, generate an interesting popular response, by activating emotions and resorting to sensory stimulation. As a matter of fact, communication science has shown that mobilizing sense and emotions helps with message memorization.In the face of these observations, this thesis proposes to assess how different ways to pass down preventive information influence behavior in a fictional crisis situation. To that end, a new method inspired from arts and role play has been created and experimented upon.Therefore, the study first compares this new method to the classic questionnaire method, and secondly, it opposes regulatory documents to alternative information. By focusing on floods, earthquakes and gas emanation risks, the comparison has been set up and studied on three different sites in Isère in France: Grenoble, Jarrie et Saint-Egrève. The respondents were presented a 3D model as the operating stage, and then confronted to typical dilemmas that can stem from emergency situations. Here, this thesis has highlighted reactions that surveys cannot reveal: reflex actions sometimes contradicting the respondents’ knowledge, hesitations, etc. Benefits and limits of preventive information are thereby more accurate, and depend on circumstances as well as on the respondents’ sociogeographic profiles. The results demonstrate how necessary it is to multiply and diversify the modes of information transmission, and to adapt them to specific audiences, through experience sharing and crisis contextualization.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019GREAU011 |
Date | 27 May 2019 |
Creators | Borelly, Audrey |
Contributors | Grenoble Alpes, Barrère-Lutoff, Céline |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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