Cette étude reconsidère les récits de vie d’auteurs méconnus issus de la communauté des Insulaires australiens du Pacifique Sud dans une perspective postcoloniale. Elle se concentre sur leur expérience de déplacement et de relocalisation telle qu’elle est racontée dans les récits en lien avec la mémoire. Cette thèse avance que ces récits constituent une littérature de résistance et contribue dans leur ensemble à une plus large reconnaissance de leur communauté. Les Insulaires australiens se définissent comme les descendants d’Insulaires en provenance de Mélanésie principalement (Vanuatu et îles Salomon), engagés sous contrat (« Kanakas ») pour travailler dès 1863 dans les plantations de canne à sucre du Queensland dans des conditions proches de l’esclavage. Les souvenirs personnels des auteurs présentés, Faith Bandler, Noel Fatnowna, Mabel Edmund et Jacqui Wright associée à Francis Wimbis, de même que ceux de leurs ancêtres kidnappés, victimes du « blackbirding », mettent en lumière une histoire commune de souffrance, de discrimination mais aussi de survie et d’adaptation qui servit de base à la création d’une identité commune inédite en dépit de leurs diverses origines géographiques. Bien que leur existence ait fait l’objet d’une d’une reconnaissance officielle, cette identité inscrite sur le papier n’est pas aussi fixe et unique qu’il n’y paraît : elle s’intègre dans un réseau d’identités-relations maintenues en interaction constante par le travail mémoriel qui, dans les récits insulaires, opère à la fois comme stratégie de résistance à l’oubli et comme processus d’identification. A la fois ancrées en des lieux et déterritorialisées, ces identités dynamiques évoluent à la manière d’un rhizome et inscrivent les Insulaires australiens sur une carte plus large des populations diasporiques déplacées. / This dissertation reconsiders the life narratives of unrecognised writers belonging to the Australian South Sea Islander community from a postcolonial perspective. It concentrates on their experience of dispersion and relocation as related by memory and recounted in narrative. This thesis argues that these narratives constitute a literature of resistance and contribute as a body of work, to a larger recognition of their community. Australian South Sea Islanders define themselves as the descendants of Islanders who mainly came from Melanesia (Vanuatu, Solomon Islands) and were indentured to work on the sugar cane plantations of Queensland from 1863 to 1904 in slave-like conditions. The personal memories of the authors under study, Faith Bandler, Noel Fatnowna, Mabel Edmund and Jacqui Wright in association with Francis Wimbis, as well as those of their abducted ancestors, victims of « blackbirding », shed light on a common history of suffering, discrimination but also survival and adaptation which enabled them to create a new common identity despite their various geographical origins. Although their existence has been officially recognised, this identity, as written on paper, is not as fixed and unique as it seems: it is part of a network of identités-relations which, in the case of Australian South Sea Islanders’ narratives, are maintained in constant interaction by the work of memory that operates as a strategy of resistance against oblivion and as a process of identification. In being both rooted and deterritorialised, these dynamic identities are evolving in the same way as a rhizome would and they inscribe Australian South Sea Islanders on a larger map of diasporic displaced people.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017MON30050 |
Date | 01 December 2017 |
Creators | Bel, Carine |
Contributors | Montpellier 3, James Cook university of North Queensland, Omhovere, Claire, Glowczewski, Barbara |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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