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La rationalisation en douceur : sociologie des indicateurs qualité à l’hôpital / A soft rationalization : a sociology of quality indicators in French hospitals

Depuis les années 1990, le secteur hospitalier français est affecté par des réformes néo-managériales visant à renforcer le contrôle étatique sur les organisations de soin et sur les activités médicales. La thèse interroge ces transformations à la lumière du déploiement d'indicateurs qualité dont l'objet est de quantifier, mettre en transparence et améliorer la qualité des prises en charge. De quelle manière ces dispositifs d'évaluation affectent-ils la régulation institutionnelle de l'hôpital, l'organisation des établissements et l'autonomie des professionnels ? La thèse saisit l'action publique dans son caractère organisé, instrumental et cognitif, à partir d’une méthodologie qui croise entretiens auprès des responsables institutionnels, analyse de sources écrites et enquêtes dans quatre établissements hospitaliers. Cette approche permet de retracer le processus de construction des instruments, d'analyser leurs propriétés techniques et cognitives et de caractériser leurs usages sociaux. Ces indicateurs ont émergé dans un contexte institutionnel marqué par les infections nosocomiales et les palmarès hospitaliers. Construits à partir de savoirs hybrides, travaillés et légitimés par de multiples acteurs intermédiaires entre l’État et les professionnels, ils ont été généralisés prudemment, mais massivement, au cours des années 2000. En s'institutionnalisant, ils instillent formalisation, contrôle, traçabilité et auditabilité à l'hôpital. En déplaçant le regard des effets visibles et contraignants des instruments de tarification vers ces mécanismes plus discrets, la thèse montre comment l'évaluation de la qualité rationalise en douceur les bureaucraties professionnelles. / Since the late 1990s, the French hospital sector faces neomanagerial reforms aiming at strengthening state control over care organizations and medical activities. The thesis examines these contemporary transformations through the deployment of quality indicators measuring the quality of medical care, in order to enhance transparency and improve quality. How do these evaluation devices affect the institutional regulation of healthcare, the organization of hospitals and the professional autonomy of medical practitioners? The thesis describes the organized, instrumental and cognitive dimensions of public action, through a qualitative methodology crossing interviews with institutional leaders, analysis of written sources and investigations in four hospitals. It traces the career of these instruments, analyzes their technical and cognitive properties and characterizes their diverse social uses. These indicators have emerged in an institutional context deeply affected by nosocomial infections and hospital rankings. They are made of hybrid knowledge. Multiple intermediaries between state and professional actors shaped and legitimized them. They have been carefully but massively disseminated in the 2000s. Through their institutionalization, they instill formalization, control, traceability and auditability in hospitals. By moving the focus from the visible and constraining effects of payment instruments to these more discrete mechanisms, the thesis shows how quality evaluation softly rationalizes professional bureaucracies.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014IEPP0042
Date02 December 2014
CreatorsBertillot, Hugo
ContributorsParis, Institut d'études politiques, Musselin, Christine
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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