Return to search

Le jeu de Foucault : le problème épistémologique et éthique de la "fiction" / The Game of Foucault : the problem of the “fiction” in epistemology and ethics

Un livre pour Foucault a valeur d’expérience. À travers un livre, l’auteur et son lecteur se transforment. En ce qui concerne Foucault, chacun de ses ouvrages provoquerait une transformation singulière : on peut percevoir ce phénomène de transformation dans ces trois ouvrages : l’Histoire de la folie, Surveiller et punir, l’Histoire de la sexualité. Toutefois, l’ouvrage Les mots et les choses ne présente pas une expérience spécifique comme celle de la folie, de la prison ou du sexe. Il s’agit plutôt d’un exercice différent dont le but est de rendre visible un mouvement de pensée. Nous voulons montrer qu’il existe un paradoxe dans l’ouvrage Les mots et les choses. Il s’agit de l’existence de la pensée de Foucault. À savoir, ce qui permet la juxtaposition des deux analyses, n’est sans doute pas autre chose que la pensée de Foucault dans laquelle une image comme celle des ménines peut être juxtaposée à l’histoire des sciences humaines. Pourtant, hors de ce livre et de sa disposition pouvons-nous encore retrouver la pensée de Foucault? Cette difficulté nous ramène vers l’ « Introduction » de l’Histoire de la sexualité II. La « modification » dans l’ « Introduction » est implicitement ambiguë. Premièrement, si cette modification marque justement le caractère de la pensée de Foucault, elle est comme un point prévisible dans le déroulement de cette pensée, de telle sorte qu’elle n’en est pas vraiment une. Deuxièmement, si elle est une rupture dans son esprit, elle se révèle alors dans Les mots et les choses. C’est sans doute une modification foucaldienne mais ce n’est pas une vraie modification. Ici, elle est le paradoxe analogue à la phrase « Je mens ». Ce paradoxe est visible également dans l’analyse de l’œuvre Les ménines. Il est même incontournable si l’on s’arrête sur ce seuil où le peintre règne. La difficulté de l’auto-référence nous conduit à une interrogation sur le philosophe. Le développement de ce projet est donc axé sur ce paradoxe de l’auto-référence par la question suivante : Qu’est-ce que la pensée de Foucault ? Cette question ne vise pas à connaître la pensée foucaldienne, notre expérience cherchant seulement à se situer par rapport à elle. C’est déjà une démarche philosophique au sens où Foucault conduit la sienne. Dès lors qu’on pose cette question, on lance un rapport sagittal au livre de Foucault, alors que, en même temps, sa pensée n’existe plus que dans la tête du lecteur. C’est un va-et-vient permanent. / A book for Foucault has its value as an experience. Through a book, the author and his reader are transformed. As regards Foucault, each of his works would cause a typical transformation: we can observe these phenomena of transformation in his three works: the History of madness, Surveillance and punish, the History of sexuality. Nevertheless, the work of The order of things is not an experience as that of madness, prison or sex. It is rather about an exercise than an experience. Hence, the movement of thinking appears. We want to point out here in The order of things where a paradox exists. This paradox is about the existence of Foucault’s thinking. In this work, Foucault’s thinking appears in the juxtaposition between the picture and the archeology of human science. However, out of this book and its disposition, where can we recognize Foucault’s thinking? This difficulty brings us towards the "Introduction" of the History of sexuality II. The "modification" in "Introduction" is implicitly ambiguous. Firstly, if this modification marks precisely the character of Foucault’s thinking, it is like a foreseeable point in the sequence of his thinking, this modification couldn’t consequently be a real modification. Secondly, if this modification points out a break in his thinking, it is undoubtedly a typical modification of Foucault, but it would not be a true break. In other words, if I state that I am no more myself, how do we understand this subject who is speaking. Here, it is similar to the paradox in the sentence « I lie ». It is the same way what we can acknowledge in Velázquez’s picture where the painter stands. The difficulty of auto-reference drives us to question our philosopher. The development of this thesis is therefore based on this paradox of auto-reference by the following question: What is Foucault’s thinking? This question does not aim to identify Foucault’s thinking, but to situate our experience in it. And this is already a philosophical step in the method which Foucault drives himself. Since we ask this question, we are thrown into Foucault’s works; however, his thinking could exist only in the head of the reader. It is a permanent movement between Foucault’s works and the reader’s reading.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2015BOR30012
Date08 June 2015
CreatorsHong, Jing-Li
ContributorsBordeaux 3, Le Blanc, Guillaume
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

Page generated in 0.002 seconds