Cette thèse de doctorat étudie les profits engendrés par l’accomplissement des sept œuvres de miséricorde à Lille dans les trois derniers siècles du Moyen Âge. Au sein du comté de Flandre, Lille est une ville étonnamment calme par rapport à ses voisines néerlandophones et relativement peu étudiée. Lille a connu l’autorité successive des comtes de Flandre, des rois de France puis des ducs de Bourgogne. En 1237, la comtesse Jeanne de Constantinople y fonde pour le salut de son âme un hôpital fortement doté, destiné à accueillir le plus grand nombre possible de pauvres. Au tout début du XVIe siècle, la densité des institutions charitables est forte dans la ville puisque celle-ci compte, pour 25 000 habitants (hypothèse très haute), seize hôpitaux, un orphelinat en gestation pour les garçons ainsi que sept charités paroissiales. En plus de ces institutions, il faut ajouter les nombreuses aumônes accomplies par les particuliers. Les secours aux pauperes Christi sont au cœur de nombreux dispositifs mémoriels. Les institutions charitables constituent de véritables enjeux économiques tant par leurs richesses, qu’elles replacent sur les marchés, que par leurs besoins en denrées et en main-d’œuvre. Une enquête prosopographique montre que leur gestion permet à ceux qui ne peuvent faire partie du Magistrat pour des raisons politiques ou familiales, de trouver malgré tout une place utile et honorable dans la société. In fine, l’étude montre que le contrôle – même indirect – des institutions charitables représente un enjeu politique entre les bourgeois et leurs gouvernants et renforce aussi les liens qui les unissent. / This PhD thesis concerns the profits generated by the accomplishment of the seven works of mercy in Lille, during the last three centuries of the Middle Ages. Within the County of Flanders, Lille is a quiet astonishing town, especially compared to its Dutch-speaking neighbours. Its case has only seldom been studied. Lille was successively ruled by the counts of Flanders, the kings of France and the dukes of Burgundy. In 1237, Countess Joan of Constantinople founded for the sake of her soul, a hospital that she endowed a lot. The goal of the institution was to welcome as many pauperes Christi as possible. At the very beginning of the 16th century, the density of charitable institutions in a 25 000 inhabitants town (a generous hypothesis) was very high, with 16 hospitals, one orphanage in developement, seven parochial charities and numerous alms made by individuals. The goal of helping the pauperes Christi was at the heart of numerous memorial devices. Charitable institutions constituted an important economic issues, due to their wealth and needs in goods and workforce. A prosopographical research shows that their management allows people who could not participate to the Magistrat to obtain an honourable place into the society. Finally, this study shows that the control of charitable institutions – even if indirect – does not only represent a political issue between citizens and their rulers but reinforces their connections.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA040134 |
Date | 26 November 2016 |
Creators | Dietrich-Strobbe, Irène |
Contributors | Paris 4, Rijksuniversiteit te Gent, Crouzet-Pavan, Élisabeth, Boone, Marc |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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