La Chartreuse de Parme est marquée par des matériaux « shakespeariens » recueillis par Stendhal, tout au long de sa pratique des pièces du dramaturge et de leurs multiples remodelages dans les arts. De quel(s) Shakespeare s’agit-il, entre 1800 et 1840 ? Faut-il s’atteler à celui traduit par Pierre Letourneur, à celui transmis par des réécritures parfois infidèles, ou au Shakespeare dans le texte, lu plus tardivement mais avec précision par Stendhal ? Ou à un Shakespeare mythique, construit tout au long de la vie intellectuelle de Stendhal ? Comment ces « Shakespeare » fonctionnent-ils dans le paysage intime du romancier ? Faut-il s’en tenir à l’auteur de 1838 ? Comment articuler ce Stendhal du crépuscule, avec celui de l’aube, un jeune Henri Beyle qui cherche à copier Shakespeare, dans son rêve de création théâtrale ? Comment, dans le texte du roman, s’interroger sur la présence préalable de l’auteur de pamphlets, qui, entre 1818 et 1825, affirme à travers le nom de Shakespeare le modèle d’une liberté esthétique qui manque à Paris, où étouffent les idées nouvelles ? Quelles conséquences l’imaginaire shakespearien de Stendhal a-t-il eu sur le texte de La Chartreuse de Parme ? Si le Stendhal de l’accomplissement chartreux recouvre les phases multiples de la construction de son imaginaire le plus intime, et si son innutrition shakespearienne est constituée par la démultiplication des matériaux shakespeariens qu’il rencontre et dont il se saisit constamment et pleinement, la question se pose, massive : comment lire, dans l’écriture de La Chartreuse de Parme les traces, les échos et les interactions des pièces de Shakespeare ? / La Chartreuse de Parme is marked by Shakespearean elements collected by Stendhal in his study of the playwright and his many imitations in the arts. But which Shakespeare(s) is it, between 1800 and 1840? Should we focus on the one translated by Pierre Letourneur, sometimes approximately, or should we focus on Shakespeare read in the original by Stendhal? Or even, on a mythical Shakespeare, constructed by Stendhal throughout his life? What part do these "Shakespeares" play in the intimate thoughts of the writer? Should we limit ourselves to the writer of 1838? How to reconcile the Stendhal of the twilight, with the one of the dawn, when a young Henri Beyle tried to imitate Shakespeare, in his dream of playwriting? How are we to take into account the presence, in the novel, of the pamphlet writer, who, from 1818 to 1825, uses Shakespeare’s name in order to propose an aesthetic freedom of which Paris is notably lacking? How much influence did the world of Shakespeare, as it was perceived by Stendhal, have on the text of La Chartreuse de Parme? In La Chartreuse de Parme, Stendhal uncovers the full extent of his imaginary world. His Shakespeare is made of the many Shakespearean materials he has come across, and he uses them without restraint. Then, the question is raised: how should one read, in La Chartreuse de Parme, the traces, echoes and interplays of Shakespeare's plays?
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019SORUL035 |
Date | 11 May 2019 |
Creators | Breffi, Ferdinand |
Contributors | Sorbonne université, Lecercle, François |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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