La mondialisation néo-libérale s’accompagne d’un renforcement de divers droits de propriété intellectuelle, selon des rythmes et des modalités variées. Ces évolutions, parfois conçues comme un nouveau mouvement d’enclosure, sont contestées dès les années 1980. L’ensemble de ces contestations, que l’on peut appeler « le Libre », se fonde sur l’idée que les biens informationnels doivent rester ou redevenir des biens communs. Le Libre, traversé de nombreuses lignes de tension voire de fracture, porte dans son nom même la trace de son origine historique : le mouvement des logiciels libres. C’est dire si cette mouvance est consubstantielle du développement des technologies de l’information et de la communication. Elle ne saurait cependant être cantonnée au domaine du numérique, pour autant qu’une telle catégorie se révèle opératoire. En effet, si ses objectifs comme son fonctionnement montrent un usage avancé et réflexif de dispositifs numériques, ils montrent aussi un engagement marqué dans des pratiques et des représentations spatiales diversifiées qui vont parfois jusqu’à l’ancrage local fort. La problématique de cette thèse se situe donc au nœud qui tient ensemble le double paradoxe d’une mouvance qui gagne en reconnaissance sociale et en légitimité politique sans qu’il existe de consensus quant à l’identité de ses acteurs, ses objectifs ou ses limites d’une part ; d’ancrage fort d’individus dont les pratiques techniques laisseraient supposer la mise en œuvre d’espaces de représentation bien plus mobiles et mondialisés d’autre part. Cette problématique interroge donc le moment technique de l’individuation des espaces géographiques. En employant une méthode comparatiste sur nos terrains québécois et aquitains, nous tenterons de faire émerger quelques caractéristiques des lieux du monde contemporain. C’est pourquoi le concept géographique de lieu sera discuté et enrichi tout au long de cette thèse. / Neo-liberal globalization brings a reinforcement of several intellectual property rights, under a variety of ways and rhythms. These developments, sometimes understood as a new enclosure movement, are challenged since the eighties. All these challenges, that we chose to call “the Libre”, is based on the idea that informational goods must belong to the commons. The “Libre”, crossed by lots of tension or even dividing lines, is marked in its very name by its historical beginnings : the Free Software movement. In other words, the “Libre” movement is part and parcel of the development of information and communication technologies. However, it can’t be restricted to the digital world, provided that such a category is operational. Indeed, if its objectives as its functioning show an advanced and reflexive use of digital apparatus, they also show a clear commitment in diverse spatial practices and representations that can reveal strong local anchorages. Therefore, problematics of this research lies at the knot that ties together the double paradox of a movement that is gaining social recognition and political legitimacy without any consensus about who are its actors, its objectives or its limits on one hand; of locally anchored individuals whose technical practices that would suggest more mobile and global spaces of representation on another hand. Thus, these problematics questions the technical moment of individuation of geographical spaces. Using a comparatist method on our Quebec and Aquitaine fieldwork, we will attempt to detect some characteristics of places of the contemporary world. This is why the geographical concept of place will be extensively discussed and enriched all along this thesis.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019BOR30002 |
Date | 18 January 2019 |
Creators | Giraud, Pierre-Amiel |
Contributors | Bordeaux 3, Retaillé, Denis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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