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Aurores étripées ; suivi de, Henri Michaux ou l'incapacité prodigieuse

Mémoire en recherche-création. / Le fragment comme blessure, comme forme fracturée qui, dans les brèches du langage qu’il incarne, fait signe à l’indicible, est au centre de ce mémoire en recherche-création. Dans le roman Aurores étripées, la forme fragmentaire sert à sonder l’imaginaire de la postmémoire. En effet, le parcours de la protagoniste est marqué par des deuils collectifs et personnels ; sa douleur de vivre est liée, de façon intime, inextricable, à la dictature Pinochet et à ses retombées. Des récits de torture, de collaboration, mais aussi de combats menés, de solidarité à travers l’horreur hantent la narratrice. Dans cette traversée du silence qui l’entoure et menace toujours de l’engloutir, elle sera accompagnée par des voix de femmes de sa famille, surtout par les paroles de Carmen, ancienne résistante.

L’essai Henri Michaux ou l’incapacité prodigieuse explore les formes que prend le mal-être dans l’œuvre du poète, notamment dans La nuit remue. L’on observe que chez Michaux, la douleur de vivre est indicible en cela qu’elle est infigurable : élusive et paradoxale, elle ne saurait prendre une forme définitive, pourtant, dans cet univers marqué par le changement et la métamorphose, elle est la seule constante, et, on le pense, la seule essence. À la fois fatalité et façon d’être au monde, sa sentence est à la source de ce que Michaux appelle l’espace du dedans. / The fragment as injury, as the fractured form which in the fissures of the very language it incarnates, gestures at the unutterable, is at the center of this research-creation thesis project. In the novel Aurores étripées, the fragment-form serves to probe the imaginary aspect of postmemory. The protagonist’s course is beset by both collective and individual grief ; her existential anguish is intimately, inextricably linked to Pinochet’s dictatorship. Stories of torture, collaboration, as well as those of combat and solidarity in the face of horror, all haunt the narrator. The female voices of her family, above all that of Carmen, a former member of the resistance, help the protagonist traverse the silence that threatens to engulf her.

The essay Henri Michaux ou l’incapacité prodigieuse explores the various forms which existential malaise comes to inhabit in the work of the poet, most notably in La nuit remue. One notes that in Michaux’s work the anguish of living is unutterable, and in that very fact is also nonfigurable : both elusive and paradoxical, it is incapable of adopting a determinate form, however, in a universe characterized by change and metamorphosis, it is the only constant, and one may well think, the only essence. At once fate and the way of being in the world, its determination is the source of what Michaux terms the space within.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25071
Date08 1900
CreatorsUribe, Justina
ContributorsMavrikakis, Catherine
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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