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Après la Shoah : écritures de la trace dans les œuvres de Jonathan Safran Foer, Daniel Mendelsohn, et Art Spiegelman / After the Holocaust : writing the trace in the works of Jonathan Safran Foer, Daniel Mendelsohn, and Art SpiegelmanBardizbanian, Audrey 11 December 2017 (has links)
Cette étude propose d’explorer les œuvres de Jonathan Safran Foer, Daniel Mendelsohn, et Art Spiegelman, à travers la notion de trace, principe fondateur de l’esthétique et de l’éthique des écritures de l’après-Shoah. L’expérience lacunaire de ces « générations d’après » implique la présence d’une « postmémoire », dont le caractère « différé » sollicite le travail de l’imagination et informe la démarche créatrice de ces artistes et écrivains de l’après, qui reconstruisent le passé de leurs familles. Ces récits de la hantise sont marqués par une « mémoire trouée », et découlent souvent d’une rupture de la filiation, donc d’une défaillance de la transmission. Engagés dans une quête de savoir, narrateurs et protagonistes interrogent l’événement à partir de traces matérielles, ainsi qu’au travers de retours, réels et imaginaires, sur les lieux de l’origine. Ces récits sont composés de matériaux hétérogènes qui créent des ruptures visuelles, et sont informés par divers dérèglements temporels : désordres, disruptions chronologiques, latence et répétition – tous symptomatiques de l’après-coup du trauma. Ces textes postmémoriels posent enfin la question de l’éthique de la représentation. Performativité de la langue, fictionnalisation de l’Histoire, et enjeux de la transmission sont au cœur de ces œuvres en devenir, et interrogent l’éthique de la responsabilité de leurs auteurs, entre passation et travail de deuil. / This study explores the works of Jonathan Safran Foer, Daniel Mendelsohn, and Art Spiegelman through the notion of trace, the founding principle of the aesthetics and ethics of post-Holocaust writing. The incomplete knowledge of these “post-Holocaust generations” implies the presence of a “postmemory”, the “deferred” nature of which requires the imagination to be put to work and informs the creative approach of these post-Holocaust artists and writers, reconstructing their family’s past. These haunting narratives are marked by a “memory shot through with holes” and are often the result of a break in the bond of filiation, and therefore a hiatus of transmission. Having embarked on a quest for knowledge, narrators and protagonists examine the event through material traces, as well as real or imaginary returns to their places of origin. These narratives are made up of heterogeneous elements which create visual ruptures and are informed by various temporal disruptions: disorders, chronological breaks, latency and repetition – all symptomatic of the deferred action of trauma. Finally, these postmemorial texts raise the issue of the ethics of representation. The performativity of language, the fictionalization of History, and the issue of transmission are at the heart of these works in the making, and ethically question their authors’ responsibility, between transfer and the work of mourning.
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Aurores étripées ; suivi de, Henri Michaux ou l'incapacité prodigieuseUribe, Justina 08 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création. / Le fragment comme blessure, comme forme fracturée qui, dans les brèches du langage qu’il incarne, fait signe à l’indicible, est au centre de ce mémoire en recherche-création. Dans le roman Aurores étripées, la forme fragmentaire sert à sonder l’imaginaire de la postmémoire. En effet, le parcours de la protagoniste est marqué par des deuils collectifs et personnels ; sa douleur de vivre est liée, de façon intime, inextricable, à la dictature Pinochet et à ses retombées. Des récits de torture, de collaboration, mais aussi de combats menés, de solidarité à travers l’horreur hantent la narratrice. Dans cette traversée du silence qui l’entoure et menace toujours de l’engloutir, elle sera accompagnée par des voix de femmes de sa famille, surtout par les paroles de Carmen, ancienne résistante.
L’essai Henri Michaux ou l’incapacité prodigieuse explore les formes que prend le mal-être dans l’œuvre du poète, notamment dans La nuit remue. L’on observe que chez Michaux, la douleur de vivre est indicible en cela qu’elle est infigurable : élusive et paradoxale, elle ne saurait prendre une forme définitive, pourtant, dans cet univers marqué par le changement et la métamorphose, elle est la seule constante, et, on le pense, la seule essence. À la fois fatalité et façon d’être au monde, sa sentence est à la source de ce que Michaux appelle l’espace du dedans. / The fragment as injury, as the fractured form which in the fissures of the very language it incarnates, gestures at the unutterable, is at the center of this research-creation thesis project. In the novel Aurores étripées, the fragment-form serves to probe the imaginary aspect of postmemory. The protagonist’s course is beset by both collective and individual grief ; her existential anguish is intimately, inextricably linked to Pinochet’s dictatorship. Stories of torture, collaboration, as well as those of combat and solidarity in the face of horror, all haunt the narrator. The female voices of her family, above all that of Carmen, a former member of the resistance, help the protagonist traverse the silence that threatens to engulf her.
The essay Henri Michaux ou l’incapacité prodigieuse explores the various forms which existential malaise comes to inhabit in the work of the poet, most notably in La nuit remue. One notes that in Michaux’s work the anguish of living is unutterable, and in that very fact is also nonfigurable : both elusive and paradoxical, it is incapable of adopting a determinate form, however, in a universe characterized by change and metamorphosis, it is the only constant, and one may well think, the only essence. At once fate and the way of being in the world, its determination is the source of what Michaux terms the space within.
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El debate sobre la memoria del conflicto armado en el Perú (1980-2000) : un acercamiento a través de la cultura visualParedes Dávila, José Ricardo 06 1900 (has links)
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Un endroit familier ; suivi de Le problème de la mémoire dans le portrait littéraireMalavoy-Racine, Tristan 12 1900 (has links)
Mémoire en recherche-création / Un endroit familier est composé de trois portraits littéraires. L’auteur
y met en relief des moments marquants de la vie de trois membres de sa famille :
son grand-père maternel, qui a participé activement à un réseau de radio
clandestine dans la France occupée, dans les années 1940; sa grand-mère
paternelle, qui a élevé quatorze enfants à Saint-Joachim-de-Montmorency, et
dont la longue vie embrasse à elle seule tout un pan de la ruralité québécoise du
siècle dernier; puis son arrière-grand-mère maternelle, dont le mari est mort
dans les tranchées de Champagne, durant la Première Guerre mondiale. Avec en
arrière-plan le vingtième siècle, ses enthousiasmes et ses dérives, cette galerie
de portraits en comprend un autre, plus discret, fragmenté, celui de l’auteur qui
cherche à mieux comprendre d’où il vient. À la recherche de l’autre, ne sommes-nous
pas toujours un peu à la recherche de nous-mêmes ? L’essai qui suit, intitulé Le problème de la mémoire dans le portrait littéraire, aborde le recours aux sources documentaires qu’exige le genre, de même que
l’incidence des intentions de l’auteur sur la façon dont les sources seront
exploitées. Il est ensuite question du degré d’exclusivité de la mémoire
individuelle et de ce qu’implique l’idée, nourrie par la théorie de la postmémoire,
notamment, d’une mémoire des traumas où le souvenir de l’un devient le
souvenir de l’autre. L’essai se referme sur une réflexion portant sur le pouvoir
qu’a la littérature de faire sortir de l’ombre, avec leurs énigmes non résolues,
celles et ceux qui nous ont précédés. Et s’il y avait d’abord, au coeur d’une telle
démarche d’écriture, le besoin de mieux vivre avec ses morts ? / Un endroit familier is made up of three literary portraits. The author
highlights significant moments in the life of three members of his family : his
maternal grandfather, who actively participated in an underground radio
network in occupied France, in the 1940s; his paternal grandmother, who raised
fourteen children in Saint-Joachim-de-Montmorency, and whose long life alone
encompasses a vast segment of Quebec rurality of the last century; finally, there
will be his maternal great-grandmother, whose husband died in the trenches of
Champagne, during the First World War. Against the backdrop of the twentieth
century’s enthusiasms and excesses, this gallery of portraits includes as well the
more discreet, fragmented image of the author who seeks to better understand
where he comes from. Looking for the other, aren't we always looking a little for
ourselves ? The following essay, Le problème de la mémoire dans le portrait littéraire,
discusses the use of documentary sources required by the genre, as well as the
impact of the author's intentions on how those sources will be exploited. Then
we will explore the degree of exclusivity of individual memory and the idea,
drawn from the theory of postmemory, in particular, of a memory of traumas in
which one’s memory becomes that of another. The essay ends with a reflection
on the power of literature to bring out of the shadows, with their unsolved
puzzles, those who came before us. What if there was first, at the heart of such a
writing process, the need to live better with our dead ?
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La mémoire comme itinéraire et expérience topographique dans les écrits des générations successives à un génocide : Dora Bruder de Patrick Modiano et Peut-être Esther de Katja PetrowskajaTurcotte-Tremblay, Benoîte 08 1900 (has links)
Le présent mémoire adopte une perspective topographique pour examiner la façon dont est appréhendée, dans les œuvres littéraires des générations post-génocidaires, la mémoire d’événements traumatiques survenus dans le passé, mais dont l’empreinte demeure visible dans le présent, selon les structures de ce que Marianne Hirsch a qualifié de « postmémoire ». À travers les analyses de Dora Bruder (1997) de Patrick Modiano et Peut-être Esther (Vielleicht Esther, 2014) de Katja Petrowskaja, on observe comment la mémoire envisagée comme expérience topographique permet, par le rapport incarné qu’elle sous-entend, un contact riche et singulier avec cet héritage traumatique, et la naissance d’un regard pluriel, trans-temporel et transculturel sur la postmémoire et sur sa portée dans la littérature contemporaine. Le premier chapitre est consacré à la présentation, la définition et l’illustration des principaux concepts théoriques et des thèmes qui orientent la réflexion, soit la postmémoire, la question de la mémoire du corps, et la notion de topographie mémorielle. Le second chapitre est une réflexion sur les itinéraires de mémoire dans Dora Bruder et sur la présence-absence, dans la topographie contemporaine de Paris, de la jeune fille qui donne son nom au récit. Y sont examinés les procédés narratifs et littéraires employés par Modiano pour dessiner les contours, à travers les brumes de l’histoire, d’un personnage qui demeure insaisissable et énigmatique. Le troisième chapitre se penche sur le récit fragmentaire et pluriel élaboré par Petrowskaja dans Peut-être Esther, en accordant une attention particulière à la façon qu’a la narratrice d’interagir avec les lieux mémoriels et de les relier entre eux par ses mouvements et voyages. L’analyse de différents passages met par ailleurs en lumière la richesse et la pertinence de la figure du palimpseste dans l’expression et l’appréhension de la topographie mémorielle. / This thesis uses a topographic perspective in order to examine how the memory of traumatic events is apprehended in the literary works of post-genocidal generations. While these traumatic events happened in the past, their imprint remains perceptible in the present, according to the structures of what Marianne Hirsch called “postmemory”. Through the analysis of Patrick Modiano’s Dora Bruder (1997) and Katja Petrowskaja’s Peut-être Esther (Vielleicht Esther, 2014), we look at how memory taken as a topographic experience allows for, by the embodied relation implied, a rich and singular contact with this traumatic heritage, as well as the emergence of a plural, trans-temporal and transcultural look on postmemory and its resonance in contemporary literature. The first chapter is dedicated to the presentation, definition and illustration of the main theoretical concepts and themes guiding the reflection, such as postmemory, embodied memory and the idea of memorial topography. The second chapter is a reflection on the memory itineraries in Dora Bruder and on the presence-absence, in the contemporary parisian topography, of the young girl who gives her name to the narrative. Therefore, the narrative and literary processes used by Modiano in order to draw, through the mists of history, the portrait of a character still remaining uncatchable and enigmatic are examined in this section. The third chapter addresses the fragmentary and plural narrative that Petrowskaja elaborates in Peut-être Esther, with a particular attention to the way that the narrator interacts with memorial sites and links them together through her movements and travels. The analysis of various passages also brings to light the richness and relevance of the figure of the palimpsest in the expression and apprehension of memorial topography.
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