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La Zone et les zoniers de Paris, approches spatiales d'une marge urbaine (1912-1946) / Paris Zone and Zoniers, Spatial Analysis of an Urban Margin (1912-1946)

La zone de Paris est une zone de servitude militaire de 250 m courant sur environ 35 km, grevée par une servitude non aedificandi qui, dès 1850, n’est pas respectée. En 1912, deux conventions sont signées entre l'Etat et Paris. La loi du 19 avril 1919 prononce le déclassement de l'enceinte, sa cession à Paris et le maintien d'une servitude non aedificandi dite d'hygiène sur la zone. Paris doit alors se lancer dans l'expropriation de la zone. La thèse étudie cette appropriation parisienne grâce à des sources variées (plans, dénombrements, photographies aériennes etc.), le plus souvent rentrées dans un système d'information géographique (SIG). Elle revient sur l'argumentaire du déclassement et l'histoire de la construction et étudie les textes et procédures d'expropriation. Loin du fantasme d'espace neutre qui parcourait l'administration parisienne, l'expropriation discrimine entre morceaux de zone. La zone ne présente pas un visage uniforme et les usages qui l'affectent (habitation en dur ou précaire, industrie, zones de stockage, jardins potagers) sont variés. La thèse cherche à déterminer des logiques d'organisation, en lien avec la banlieue, et souligne aussi, à une échelle plus fine, les critères qui orientent vers une destinée parcellaire. L'attractivité de la zone pour ses habitants est particulièrement étudiée : elle permettait, pour un moindre coût, d'avoir accès à la propriété des constructions et à une forme d'espace en plus. Zone et zoniers sont construits pour être en marge, le processus même de l'expropriation entraîne une précarisation des statuts et une dégradation accélérée du bâti et des conditions de vie, notamment dans les mois qui précèdent l'évacuation. Si cette disqualification à la ville est originelle du fait de la servitude et de l'obligation de précarité, tant matérielle que temporelle, elle s'accentue pendant l'entre-deux-guerres. En effet, la population zonière change. Les « nouveaux » venus ne motivent pas les mêmes discours de protection que les « petits zoniers » du début du siècle. Par ailleurs, la construction d'une urbanité normale et normée, celle des HBM des fortifications, permet, par contraste, la disqualification des zoniers et de leur mode de vie, jugé non-urbain ou mal-urbain. Ainsi, presque toute politique de relogement des habitants, une problématique centrale dans la résorption des taudis urbains, est abandonnée du fait de cette prétendue inadéquation à la ville et à ses valeurs, mais aussi d'un coût jugé excessif. / The Paris Zone was a 250m wide piece of land surrounding the capital where no one could live. Almost since 1850, this interdiction was not respected. In 1912, two agreements between Paris and the French State were signed. A law followed on the 19 april 1919 which proclaimed the reclassification of the zone, its transfer to Paris and the maintenance of an interdiction to build (« servitude non aedificandi ») because of health. Paris had to expropriate the zone. This thesis studies the history of the parisian ownership of the zone with the help of various materials (maps, census, aerial photographs etc.), most often studied in a geographical information system (GIS). The reclassification argument and the history of the zone construction are studied first, then the expropriation texts and procedures are considered. Far from the dream of a neutral space which ran through the Parisian administration, the expropriation process discriminated between people and places. The zone was not monotonous and its uses were varied (though or precarious building, industries, storage zones, vegetable gardens etc.). If the thesis aims to find some great logics of organization, often linked with the « banlieue » urbanization, other criterions can explain the destiny of a piece of land. The attractivity of the zone for its inhabitants is especially studied since the zone enabled very modest people to become owner of their house and to gain access to a form of spaciousness. Zone and Zoniers were necessarily on the margins, the very expropriation process leading to great insecurity and an accelerated decay of the constructions, especially during the few months before the evacuation. If this disqualification was original because of the interdiction to build and implied a forced precariousness, both material and temporal, it grew during the interwar. Indeed, the population changed. « Newcomers » did not motivate the same discourses of protection than the « petits zoniers », at the beginning of the century. Besides, the development nearby, in the HBM of the fortification, of a planned and controled urbanity, contrasted deeply with the zoniers' way of life, judged non-urban or mis-urban. Thus, almost every rehousing policy, an essential problematic in the slums resorption, was abandonned because of the so-called inadequation of the zoniers to the city and to urban values, but also because of the financial cost.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017LYSEN078
Date07 December 2017
CreatorsGranier, Anne
ContributorsLyon, Pinol, Jean-Luc
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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