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Institution et charisme dans l'Église de 1846 à nos jours : la question du jugement épiscopal sur les apparitions mariales modernes et contemporaines / On spiritual charisms : the role of the Church as an Institution between 1846 and today : the question of the bishop's judgment concerning modern and contemporary marian apparitions

Le 4 novembre 1847, Mgr de Bruillard, évêque de Grenoble, institue une commission d'enquête destinée à préparer le jugement doctrinal qu'il doit porter sur l'apparition alléguée de la Vierge Marie à La Salette le 19 septembre 1846. S'il ne fait en cela que reprendre les règles classiques de l'Eglise en matière de discernement des esprits, il innove en définissant de façon rigoureuse le cadre canonique dans lequel doit s'exercer ce discernement, selon une procédure calquée pour partie sur celle préconisée en matière de canonisations par le De servorum Dei beatificatione et de beatorum canonizatione (1734-1738) de Prospero Lambertini, futur pape Benoît XIV. Pour exemplaire que se veuille cette procédure – adoptée par un nombre croissant d'évêques concernés par des faits d'apparitions dans leurs diocèses –, pour efficace qu'elle se révèle, elle se heurte rapidement à divers obstacles montrant ses limites, obstacles dont les moindres ne sont pas, au XXe siècle jusqu'au concile Vatican II, les interventions de plus en plus fréquentes du Saint Office auprès des évêques. Après Vatican II, une plus grande latitude sera laissée aux évêques, mais les répercussions au niveau mondial de certaines mariophanies amèneront la Congrégation pour la doctrine de la foi à édicter en 1978 des Normes générales, véritable feuille de route destinée aux évêques. Ces Normes seront néanmoins rendues bientôt inapplicables à cause de l'émergence de nouveaux types de mariophanies, dont la matrice est le “phénomène Medjugorje” (1981) : qualifiée d'apparition de rupture, cette mariophanie pose, par ses implications non seulement religieuses, mais également sociétales et même politiques, la question de la réaction de l'institution ecclésiale face à des faits et des attitudes qui, tout en se réclamant de l'Église, prétendent se soustraire pour partie à son jugement sous le prétexte d'une plus libre et immédiate insertion dans l'histoire actuelle des hommes, et où l'efficacité temporelle du phénomène le dispute à son authenticité spirituelle et à sa fonction ecclésiale, au risque de constituer le principal critère de jugement de la mariophanie. / On the 4th of November 1847, Msgr de Bruillard, the Bishop of Grenoble, sets up a commis-sion of inquiry aimed at clearing the way for the doctrinal judgment he will have to pass on the alleged apparition of the Virgin Mary at La Salette on the 19th of September 1846. In doing so is merely applying once again the usual rules of the Church in matters pertaining to the discernment of spirits, but he actually does innovate by rigorously definiting the canonical framework within which this judgment must be exercised, following – in matters regarding the question of canonization – a procedure which, to some extent, faithfully reflected the one already favoured by the De servorum Dei beatificatione et de beatorum canonizatione (1734-1738) by Prospero Lambertini (the future pope Benedict XIV). Even though it aims to serve as a model (adopted by a growing number of bishops having to come to terms with events of apparitions in their dioceses), and however efficient it proves to be, this type of procedure soon meets with a variety of obstacles exposing its own limitations : among these obstacles one could not minimize the increasingly frequent interference of the Holy Office in its dealings with the bishops, before the Second Vatican Council. After the Council, the bishops are given more leeway, but the repercussions – on a world scale – of certain mariophanies will induce the Congregation for the Doctrine of the faith to edict in 1978 a set of general Norms, offering the bishops the guiding lines of a roadmap. Nevertheless, these norms will soon become inapplicable, in the face of newly emerging types of mariophanies, whose primary source is the 'Medjugorje case' (1981). Because of its implications – not just religious, but political and societal as well – this mariophany has been dubbed the breaking point apparition, raising the question of how the ecclesiastical Institution should respond to facts and attitudes which, while pretending to speak in the name of the Church, claim the right to disregard part of her decisions, by using as an excuse the need for a more open-minded and a more immediate involvement in the history of mankind – as it appears nowadays ; so much so that, conflicting with the judgments on the authenticity of the case and its relevance for the Church, the claimed fruitfulness of the event runs the risk og beeing viewed as the principal criterion for a judgment on the phenomenon itself.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014BOR30014
Date14 February 2014
CreatorsBouflet, Joachim
ContributorsBordeaux 3, Agostino, Marc
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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