Ce mémoire vise à mieux comprendre les croyances et pratiques déclarées d'enseignants de la francisation aux adultes à l'égard de l'enseignement du vernaculaire. Les activités d'écoute constituant le principal moyen d'exposition au vernaculaire en classe de langue seconde (L2), ce dernier est ici abordé dans le cadre plus large de l'enseignement de la compréhension orale (CO). Le cadre théorique de cette recherche s'inscrit dans le courant de la sociolinguistique variationniste et de la didactique des langues secondes aux adultes immigrants. Nous en dégageons une définition tripartite du vernaculaire - englobant une dimension d'oralité (variation diamésique), une dimension géographique (variation diatopique) et une dimension situationnelle (variation diaphasique) - et en démontrons l'importance pour l'enseignement aux adultes immigrants montréalais étudiant en francisation à temps plein. À partir de ce modèle conceptuel, tenir compte du vernaculaire dans l'enseignement de la CO signifie exposer et sensibiliser les apprenants aux dimensions d'oralité de la langue dans les interactions quotidiennes à caractère informel, donc à une prononciation, un vocabulaire et une organisation morphosyntaxique propres à l'oral spontané des francophones d'origine québécoise. Afin de répondre à nos objectifs de recherche, nous avons procédé à une recherche de type exploratoire mixte combinant des données quantitatives recueillies à l'aide d'un questionnaire (n = 40) et qualitatives en entrevue (n = 6). La collecte a été effectuée auprès d'enseignants de la francisation aux adultes travaillant dans un des sept établissements d'enseignement montréalais partenaires du Ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC). Les résultats obtenus au sujet des croyances des participants démontrent une certaine ouverture de leur part et un désir de formation supplémentaire à l'égard de l'enseignement du vernaculaire pour le développement de la compétence de CO. Toutefois, certaines contraintes liées au milieu d'enseignement, notamment le manque de temps ou de matériel pédagogique approprié, semblent constituer un obstacle à la mise en pratique de leurs croyances. Par ailleurs, nos participants s'entendent généralement sur la nature du vernaculaire sans toutefois s'accorder sur le moment de son enseignement ou sur les formes à privilégier pour son enseignement. Du côté des pratiques d'enseignement déclarées, les participants semblent faire des choix accordant peu de place au vernaculaire. À titre d'exemple, il semble que le choix de matériel s'effectue principalement en fonction de sa disponibilité et que le matériel audiovisuel ministériel (laissant généralement peu de place au vernaculaire) soit de loin le plus exploité pour les activités d'écoute, alors que les documents audiovisuels authentiques sont très peu exploités. Enfin, les participants déclarent sensibiliser tout de même leurs étudiants à certaines particularités du vernaculaire, mais ils semblent le faire de manière plutôt secondaire et sporadique.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : vernaculaire, variation linguistique, croyances des enseignants, pratiques déclarées, francisation, immigrant adulte.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.4681 |
Date | 03 1900 |
Creators | Veilleux, Élisabeth |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/4681/ |
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