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La systématicité kantienne et le changement de la conception du langage autour de 1800 / Kants begriffliche Systematik und der Wandel des Sprachbewusstseins um 1800 : das Versprechen der natürlichen Sprache / Kantian systematicity and the new conception of language at the turn of the 18th century

La philosophie critique de Kant entretient un rapport ambigu à la question du langage. Bien que le système critique ne semble pas contenir de théorie du langage à proprement parler, les effets du registre transcendantal sur la façon d’appréhender le langage en philosophie semblent aussi massifs que souterrains. Pour envisager ce paradoxe, une hypothèse nouvelle est formulée : la philosophie kantienne serait l’expression paradoxale mais particulièrement paradigmatique d’une crise du langage de grande ampleur observable en Allemagne autour de 1800. Ce n’est qu’en replaçant le système critique dans ce contexte de crise que l’on pourra saisir sa portée pour traiter des problèmes du langage. Cela engage paradoxalement à saisir les effets positifs de la mise entre parenthèses du langage. Pour cela, la philosophie critique est d’abord située dans la crise épistémologique de grande ampleur qui accompagne autant un changement de paradigme des théories du langage (de la grammaire générale à la grammaire comparée), que la naissance d’une linguistique « scientifique ». Elle est ensuite située dans un faisceau de symptômes convergeant vers une crise du langage étudiée successivement à travers les exemples des crises poétique, métacritique et de la crise de la langue philosophique. Ces deux contextualisations permettent de poser à nouveaux frais les raisons systématiques qui expliquent un tel travail souterrain du langage par la philosophie critique. La lecture du système kantien comme modélisation topique de la subjectivité permet alors de rendre compte du statut nouveau qu’acquiert le langage et en particulier l’idée de langue naturelle dans le sillage de la philosophie transcendantale. / Kant’s critical philosophy maintains an ambiguous relationship with language. Even though no proper theory of language seems to be found in the critical system, the transcendental method of the Critique has both highly and unexpectedly influenced the philosophical approach to language. Such a paradox can be accounted for by the following hypothesis: Kantian philosophy is the expression of a major language crisis occurring in Germany at the turn of the 18th century, in a paradigmatic but paradoxical way. It is necessary to put the critical system in this context to understand the far-reaching consequences of setting aside language as a philosophical issue. This will lead to analyse the positive effects of Kant’s attitude on new way to deal with language issues. Three steps will be taken in this purpose. The first one examines the meaning of Kant’s critical philosophy in the light of an epistemic crisis mainly embodied by the theoretical shift from “general grammar” to “comparative grammar” and the emergence of scientific linguistics. The second step sheds light on the place of critical philosophy within the framework of a broader language crisis, which will be studied in three fields: 1) Poetry, 2) “Metacritique”, 3) Philosophical language. Systematic reasons for the strong influence of critical philosophy on language will emerge from this double contextualisation. Indeed, understanding the Kantian system as a topical modelling of subjectivity enables to account for the new status of language – and more specifically, for the concept of natural languages – in the wake of transcendental philosophy.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA01H227
Date07 December 2018
CreatorsOttmann, François
ContributorsParis 1, Institut für Philosophie (Leipzig, Allemagne), Haas, Bruno, Stekeler-Weithofer, Pirmin
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageGerman
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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