Cette recherche se propose de mettre en lumière, dans le secteur professionnel de la petite enfance, une lutte de représentations concernant la place de la mère. La première représentation figure une mère toute dévouée, portant finalement la responsabilité exclusive de son tout-petit. La seconde fait entrer en scène une citoyenne, travailleuse et mère, qui partage sa responsabilité éducative avec le père et des tiers sociaux. L’auteure s’attache aussi à montrer que cette lutte, loin d’être seulement présente chez les professionnelles, traverse également des discours légitimés dans le secteur en termes de savoir, et des dispositifs d’action médico-sociale à destination des familles en difficulté. La seconde représentation semble aujourd’hui cohérente avec la réalité sociale du travail, et un projet démocratique, en termes d’égalité de sexe, d’accueil qualitatif des jeunes enfants, de lutte contre les inégalités sociales. Mais elle ne bénéficie pas actuellement, ni d’une véritable légitimité politique, ni de référents théoriques qui articulent suffisamment, d’une part les enjeux d’égalité démocratique entre les citoyen-ne-s, d’autre part les enjeux de santé psychique des tout-petits et de leurs familles. L’auteure vise un dépassement de certains clivages théoriques et idéologiques, afin de construire une théorie politique de la prime éducation, qui contribue à ébranler la légitimité d’un ordre social qui fait porter aux seules citoyennes la responsabilité des jeunes enfants. Cette assignation, réalisée en sourdine, produit de surcroît un renforcement des inégalités criantes, selon l’appartenance sociale, face à l’exercice de la parentalité et de la citoyenneté. / The aim of this research is to bring to light a struggle of representations concerning the place of the mother in the infancy professional sector. The first representation stands for a completely devoted mother, who then assumes the exclusive responsibility for her baby. The second representation figures both a hard-worker-citizen mother who shares her educational responsibility with the father and a social third party. The author pays particular attention to display this struggle as not being only present among professionals but also filling, between the lines, some speeches legitimated in the sector as a “knowledge”. As well as it underlies health centers plans of action for families in trouble. Nowadays, the second representation seems coherent with the social reality of work and with a democratic project, speaking in terms of sexual equality, of qualitative care of youngsters in our society and fight against social disparities. Nonetheless, it can’t be said today that this representation gained a real political legitimity nor theorical references which could hang enough together the two elements at stake: democratic equality between men and women as citizens and psychic health of the infants and their family. The author aims at going beyond some theorical and ideological theories in order to build up a political theory of infant education that could contribute to contest the legitimity of a social order which considers the female citizen as sole responsible for infants. Moreover, this insidious assignment reinforces, depending on social origin, some flagrant disparities in the way of parenting and exercising their citizenship.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2009PA100190 |
Date | 17 December 2009 |
Creators | Wilpert, Marie-Dominique |
Contributors | Paris 10, Mosconi, Nicole |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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