Le but de ce travail est de montrer que le Cameroun, pays de 19 millions d'habitants, situé au-dessus du 45e parallèle en Afrique centrale et conscient du potentiel que représente sa filière élaeïcole, a décidé de la redynamiser. Mais cette filière déficitaire et pratiquement privatisée reste handicapée par des problèmes de productivité et manque de compétitivité. Les difficultés sont attribuables en partie à des stratégies de développement défaillantes et essoufflées toujours appliquées à travers divers programmes. Ces programmes ont tous pour objectif d'augmenter les surfaces des palmeraies à huile pour accroître la production du pays et la rendre compétitive. Cependant, redynamiser un secteur en déficit tout en suivant un modèle limité n'est pas sans entraîner des conséquences socio-économiques sur le pays et surtout sur le milieu rural, premier producteur d'huile de palme depuis des générations. Ce qui nous mène à nous demander, en quoi la poursuite d'un modèle de développement contraignant affecte-t-il la filière élaeïcole camerounaise à long terme, et quelles sont ses incidences sur la société? Le travail suivant se divise ainsi en trois parties pour répondre à cette question. La première partie, qui analyse les effets d'un modèle de développement inefficace et extraverti sur la filière privatisée, tend à montrer que ceux-ci découlent d'une économie de traite qui influe sur les actions de l'État. Des actions interventionnistes et inefficaces qui ont mené à l'épuisement du modèle et à la déstructuration de la filière élaeïcole. Elles tendent ainsi à être corrigées par les réformes de la Banque mondiale qui ont également pour objectif de relancer la filière de l'huile de palme camerounaise. Ces réformes, qui sont appliquées par l'État et le secteur privé dans la seconde partie, mettent l'accent sur les mécanismes de l'agriculture commerciale. Mais ces derniers sont pénalisés par des contraintes institutionnelles et financières et celles liées à l'accès au marché. D'autre part, si les actions publiques restent mitigées pour profiter des retombées, celles du privé, en revanche, malgré leur insuffisance, génèrent des retombées aux agro-industries. Quant aux petits producteurs, comme nous le verrons dans la troisième partie, leurs revenus restent faibles même s'ils permettent de mener une vie décente dans quelques régions. De plus, concurrencés à l'intérieur par les importations asiatiques, ils doivent également faire face aux effets provoqués par les accords internationaux et subir, avec les populations villageoises marginalisées, des effets sociaux et environnementaux, à l'origine des conflits écosociaux.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Cameroun, huile de palme, modèle de développement, conséquences socioéconomiques, Banque mondiale.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5181 |
Date | 09 1900 |
Creators | Ekobena Iya, Fabienne Elodie |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/5181/ |
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