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Une réinvention en images : l'histoire de Moïse au XVIIe siècle en France / A re-invention in images : The history of Moses in the 17th century France

Malgré une iconographie proliférante au XVIIe siècle en France, le prophète iconoclaste a peu attiré l’attention des historiens de l’art. À travers des études de cas menées selon une démarche attentive à la spécificité matérielle et médiale de ces images, et soucieuse de les replacer dans un contexte historique, ce travail explore leur pouvoir transformateur. Par le format de leur œuvre, le choix de l’échelle, du cadrage, de la disposition de ses éléments figuratifs et d’un moment narratif comme par l’imagination du paysage et des parerga, les artistes chrétiens réinventent l’histoire de Moïse au gré d’impératifs tour à tour formels, théologiques et politiques. Sujet de prédilection pour les prix dans les académies, l’histoire de Moïse constitue un opérateur formel identitaire et agonistique qui permet aux artistes de se distinguer de leurs pairs et des littérateurs, et suscite un rééquilibrage de l’ut pictura poesis au profit des beaux-arts dont la singularité commence d’être dégagée théoriquement dans la Kunstliteratur à partir d’images de la vie de Moïse jugées canoniques. Le système de commande prévalant alors, l’iconographie du fondateur du monothéisme juif est captée par les Églises catholique et protestante, en âpre concurrence jusqu’à l’édit de Fontainebleau. Les images destinées aux églises et couvents ou aux temples font alors de Moïse un héros biblique au service de la chrétienté dont il est l’ancêtre prestigieux. Dans des commandes de circonstance, les puissants s’approprient aussi les vertus de celui que Philon d’Alexandrie tenait pour l’archétype du roi-philosophe, du législateur, du grand-prêtre et du prophète élu pour consolider leur autorité personnelle. / So far, art historians have paid little attention to the iconography of the iconoclastic prophet, although it proliferated in 17th century France. This research explores its transformative power through a range of case studies aiming at bestowing attention to the material and medial specificities of the images as well as to their historical context. Through the format of their works, the scale of their figurative elements, their framing and disposition, the chosen narrative moment as well as by imagining their landscapes and parerga, Christian artists reinvented the history of Moses according to formal, theological and political concerns. As a favorite subject for academic prize competitions, it proved to be a formal and agonistic operator that allowed artists to define their identity in relation to their peers and to literary sources. This provoked a re-balancing of the ut pictura poesis doctrine in favor of the visual arts, whose singularity starts to be theoretically defined in the 17th centuryFrench Kunstliteratur on the base of images of Moses’ life. The iconography of the founder of Judaism was employed by Catholics and Protestants alike, who strongly competed right up to the Edict of Fontainebleau providing a framework for which many images were commissioned. The pictures intended for churches, convents, and temples thus present Moses as a biblical hero in the service of Christianity, of which he was a prestigious ancestor. Occasionally, mighty private patrons tried to assume the virtues of one whom Philo of Alexandria used to consider the archetype of the king-philosopher, of the legislator, the high priest and the prophet, to consolidate their personal authority.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA01H034
Date28 October 2017
CreatorsSomon, Mathieu
ContributorsParis 1, Nativel, Colette
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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