Antonio Pietrangeli (1919-1968) est une figure incontournable du paysage cinématographique italien, en tant que critique tout au long des années 1940, puis comme réalisateur à partir de 1953. Formé par les débats critiques qui ont accompagné l’élaboration du néoréalisme, il place son premier film (Le Soleil dans les yeux, 1953) sous les auspices d’une saison néoréaliste finissante, ensuite réélaborée à travers un réalisme conçu sous les termes de la perte et de l’inachèvement, dont on trouve un écho dans son attention à la condition féminine. La présente étude propose une première monographie en langue française sur l’œuvre de Pietrangeli, conduite d’après l’ambition d’établir un dialogue entre son œuvre critique et filmique. L’hypothèse d’une pensée pietrangelienne du réalisme cinématographique, en mettant au jour des modalités de pensée spécifiques à la critique et la création, permet d’établir un dialogue dans lequel la question réaliste apparaît comme un outil conceptuel, qui éclaire la contribution de Pietrangeli à l’élaboration d’une modernité cinématographique. Les trois premiers chapitres retracent un « combat réaliste » qui s’inscrit pleinement dans l’historiographie du néoréalisme italien et se caractérise par sa spécificité morale. Elle annonce une transition épistémologique d’après laquelle la pensée du cinéma s’éloigne d’une tradition idéaliste au profit de perspectives existentielles, incarnées dans une filmographie où le réel, devenu objet de doute, dessine une phénoménologie sceptique que nous aborderons dans les quatrième et cinquième chapitres. / Antonio Pietrangeli (1919-1968) has been a prominent figure in Italian cinema, as a critic throughout the 1940’s and as a director from 1953. As an actor in the critical debates during the elaboration of neorealism, Pietrangeli places his first film (Empty Eyes, 1953) under the auspices of a neorealist ending season. This style will evolve afterwards towards a realism conceived under the concepts of loss and incompleteness, which is particularly visible in the light of his concern to the condition of women. The present study proposes the first french-language monography about the work of Pietrangeli, with the ambition to establish a dialogue between his critical and filmic work. The hypothesis of a Pietrangelian conception of cinematographic realism, by revealing specific relations between critics and creation, established a dialogue where the realistic question appears as a conceptual tool, which enlightens Pietrangeli's contribution to the elaboration of a cinematic modernism. The first three chapters trace back a "realistic struggle", which is fully part of Italian neorealism’s historiography, and is characterized by its moral specificity. It announces an epistemological transition, meaning that the conception of cinema moves away from an idealistic tradition in favor of existential perspectives, embodied in a filmography where reality, becoming questionable, indicates a skeptical phenomenology, which constitutes the core of the fourth and fifth chapters.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017NORMC042 |
Date | 03 November 2017 |
Creators | Hallé, Esther |
Contributors | Normandie, Viviani, Christian |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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