Le présent travail vise à confronter les ontologies de l’imaginaire de Sartre, Merleau-Ponty et Grimaldi. Empruntant la voie d’une critique du bergsonisme, chacune de ces philosophies s’élabore en accordant une valeur ontologique au négatif et en reconsidérant la signification de la temporalité. La réflexion sur le statut de l’image, et plus avant, sur les relations entre réel et imaginaire, présent et passé, conscient et inconscient, laisse émerger un sens original de la négativité. Merleau-Ponty et Grimaldi opposent ainsi à la dialectique de l’être et du néant l’idée d’une négativité qui pénètre l’être de part en part, le premier ouvrant la voie d’une alternative phénoménologique, le second lui préférant une alternative métaphysique. Ils prétendent par là, mieux que Sartre, rendre raison de la passivité de la subjectivité, de ses attaches dans l’être, source vive du mensonge à soi-même. Les limites de l’ontologie sartrienne trouvent leur origine dans une certaine idée de la conscience qui verrouille d’emblée les relations entre imagination et affectivité. C’est au contraire le libre jeu de cet axe qui rend possible le débordement de l’horizon de visibilité de la subjectivité en direction d’un certain invisible. La jonction concrète de l’imagination et de l’affectivité se déploie alors aux parages de la notion de désir, qui donne son sens rigoureux à la négativité dépistée initialement : à la différence de Sartre, Merleau-Ponty et Grimaldi pensent le caractère médiatisant de l’être compris comme désir et théorisent un décentrement radical de la subjectivité qui culmine pour l’un dans une pensée de l’intercorporéité, pour l’autre dans une éthique du don de soi. / This study aims at confronting the ontologies of the imaginary of Sartre, Merleau-Ponty and Grimaldi. Following the path of a critical assessment of Bergsonism, each of these philosophies develops by granting ontological value to the negative, and through a reconsideration of the meaning of temporality. A new approach of negativity emerges from the reflection on the status of the image and further, upon the relationships between real and imaginary, past and present, conscious and subconscious. Merleau-Ponty and Grimaldi thus reject dialectics of being and nothingness in favour of the idea of a negativity thoroughly penetrating being itself; the first one opening the way for a phenomenological alternative, and the second favouring a metaphysical alternative. They thereby claim to account, better than Sartre does, for the passivity of subjectivity, its rootedness in being–the living source of self-deceiving.The limitations of Sartrean ontology on the subject derive from a specific view of consciousness which locks off the relation between imagination and affectivity. On the contrary, the free play of this axis allows for the overflowing of the horizon of visibility of subjectivity toward a certain invisible. The concrete junction of imagination and affectivity then spreads out into the region of the notion of desire, which gives its determinate meaning to the negativity detected in the beginning. Unlike Sartre, Merleau-Ponty and Grimaldi study the mediatizing character of being understood as desire, and they theorize about a decentring of subjectivity culminating for Merleau-Ponty in a thought of intercorporeity and for Grimaldi in an ethics of self-sacrifice.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013DIJOL024 |
Date | 06 December 2013 |
Creators | Lapierre, Christopher |
Contributors | Dijon, Rodrigo, Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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