Cette thèse est consacrée à l'étude de la genèse de l'œuvre canguilhemienne la plus ambitieuse, l' « Essai sur quelques problèmes concernant le normal el le pathologique ». Le premier chapitre, Esprit, présente la philosophie canguilhemienne de jeunesse, très marquée par l'approche réflexive d'Alain, comme un mélange de rationalisme cartésien et kantien fortement teinté de spiritualisme duquel l'expérience de la guerre et la décision d'entreprendre les études médicales éloignent peu à peu Canguilhem. Le deuxième chapitre, Vie, montre que la pratique de la Résistance et de la médecine, ainsi qu'une réinterprétation du vitalisme bergsonien attirent l'attention de l'auteur vers la vie. Elle hérite de ces pouvoirs que la philosophie réflexive conférait à l'esprit, lequel, s'émancipant d'un rationalisme exorbitant, réintègre ses fonctions sensibles et affectives. Dans cette perspective anthropologique, nous présentons la notion canguilhemienne de normativité biologique. Le troisième chapitre, Homme, l'interprète comme une réponse à la notion de normalité comtienne confiant sur une psychologie non naturaliste, que Canguilhem apprend en suivant le cours « Psychologie pathologique » de Lagache, et s'appuyant sur la Wertphilosophie allemande et l'axiologie dupréelienne, desquelles il s'occupe dans son propre cours « Les normes et le normal ». Le détour canguilhemien à travers les sciences de la vie nous apparaît comme un exercice métaphysique visant à regagner la sensibilité à une subjectivité transcendantale. Cette réflexion sur la maladie se révèle être une médiation sur le mal, entendu non pas comme un être inexistant ou méchant mais comme un nom de la dialectique évolutive humaine. / This thesis aims to analyze the genesis of Georges Canguilhem's most ambitious work, the “Essais sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique”. The first chapter, Esprit, presents Canguilhem's juvenile philosophy, heavily influenced by Alain's reflexive approach, as a spiritualistic mixture of Cartesian and Kantian Rationalism from which the experience of war and the decision to study medicine progressively drive Canguilhem away. The second chapter, Vie, shows how the practice of Resistance and medicine, together with a reinterpretation of Bergson's vitalism, draw the author's attention towards life. Life inherits the powers that reflexive philosophy assigned to the spirit while the spirit, divesting an exorbitant Rationalism, reintegrates its sensible and affective functions. Under this anthropological point of view, Canguilhem's notion of biological normativity is presented. The third chapter, Homme, considers it as an answer Lo Comte's notion of normality, based on a non-naturalistic psychology, which Canguilhem learns attending Lagache's course “Psychologie pathologique”, as well as on German Wertphilosophie and Dupréel's Axiologie, which the author deals with in his course “Les normes et le normal”. Canguilhem's detour via life sciences appears as a Metaphysical exercise intending to regain sensitivity to transcendental subjectivity. This reflection on disease reveals itself to be a meditation on evil, considered not as a non-existent or malevolent being but as a form of human evolutionary dialectic.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA010704 |
Date | 16 April 2015 |
Creators | Venturini, Ilaria |
Contributors | Paris 1, Scuola normale superiore (Pise, Italie), Braunstein, Jean-François, Corbellini, Gilberto |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | Italian |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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