La Syrie centrale connaît au début de la période byzantine, et en particulier au Ve et au VIe siècle, un fort mouvement d’expansion des sédentaires vers l’est, qui coïncide avec une importante mise en valeur de ces nouveaux territoires. Comme pour d’autres régions de Syrie et du Proche-Orient à la même époque, un optimum climatique – pourtant déclinant – semble avoir permis la conquête et l’exploitation agricole de nouveaux terroirs dans une zone marginale qui n’avait jusqu’alors connu qu’une occupation sédentaire ponctuelle. La Syrie centrale est caractérisée par des milieux aux potentiels agronomiques très différents, souvent imbriqués. Le peuplement et la mise en valeur y sont soumis à la double contrainte de l’aridité climatique et édaphique, qui s’exerce avec une prégnance croissante vers le sud et l’est. Ces conditions, qui s’améliorent localement à la faveur de niches écologiques, ont permis à des politiques de mise en valeur et à des économies distinctes, souvent complémentaires, de voir le jour.Dans une région où les cités paraissent en grande partie absentes, l’économie repose d’abord sur les villages et sur quelques bourgs qui possédaient manifestement une orientation commerciale spécifique. Aux côtés des agglomérations, et souvent d’autant plus nombreux que les conditions d’implantation sont délicates, des fermes et des monastères s’affirment comme des acteurs économiques apparemment indépendants et souvent prospères. Des entités géographiques relativement homogènes ont donné lieu à une répartition des différentes formes de peuplement et à des économies microrégionales spécifiques. Si l’agriculture vivrière reste la règle, il semble bien cependant qu’on observe une spécialisation locale des productions : culture du blé et accessoirement plantations à l’ouest, oléiculture et peut-être viticulture dans les plateaux basaltiques du nord-ouest et vraisemblablement un élevage spéculatif, qu’on doit probablement attribuer à des populations sédentaires, dans les secteurs sud et est. / In Late Antiquity, especially between the 5th and 6th centuries, Central Syria witnessed a strong expansion of sedentary settlements eastward, which coincided with a significant agricultural development of these new territories. As for other areas in Syria and Near-East at the same period, a waning climatic optimum seems to have allowed byzantine population to settle down in marginal areas which barely experienced hitherto sedentary occupation and farm nearly unbroken lands.Central Syria is made up of various landscapes, sometimes deeply nested, with contrasted agricultural potential. Settlements and agricultural exploitation are affected by an increasingly significant climatic and edaphic aridity eastward and southward. These conditions, which may locally improve thanks to ecological niches, enabled specific and often complementary substance strategies to develop.In a country whence cities are virtually absent, villages and a few market towns seem to be at the very root of the regional economy. Along with agglomerations, scattered habitats – namely farmsteads and monasteries –, more numerous under heavy bioclimatic constraints, would appear as independent and apparently prosperous economic players.Homogeneous geographic areas led to specific settlement patterns and different economic orientations. Food-producing agriculture remains the rule, but a local productive specialization may be noticed: mainly wheat production and incidentally plantations westward, olive-growing and maybe wine-growing as well in the north-west basaltic plateaus and presumably speculative livestock exploitation eastward and southward, probably mostly due to sedentary populations.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011LYO20011 |
Date | 15 March 2011 |
Creators | Rivoal, Marion |
Contributors | Lyon 2, Geyer, Bernard |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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