Les « années de plomb » en Italie demeurent un passé qui est souvent mobilisé dans des contextes très divers et dont l’interprétation divise et oppose de nombreux acteurs. Cette thèse analyse les usages de ce passé, des années 1970 jusqu’à nos jours, et montre comment s’est élaboré et imposé en Italie un cadre interprétatif dominant des événements de la période. A partir de matériaux empiriques variés (entretiens, autobiographies, archives, débats parlementaires), elle étudie les multiples arènes où s’élaborent les mises en récit des événements passés et les controverses qui marquent leur interprétation. A la différence des travaux qui mettent en avant le caractère « exceptionnel » ou « traumatisant » d’un passé pour rendre compte de sa récurrence dans les débats postérieurs, ce travail déplace la focale du passé au présent. Il porte l’attention sur les acteurs qui interviennent dans les débats sur le passé et sur les enjeux qui leur sont propres : magistrats, victimes, anciens militants, hommes politiques. Il montre comment le passé est construit et reconstruit sans cesse dans et par ces différentes mobilisations et controverses qui se déroulent dans des conjonctures éloignées. C’est donc dans la rencontre entre trajectoire d’acteurs (et groupes d’acteurs) et contextes sociopolitiques que l’on peut saisir et expliquer les vies ultérieures des années 1970 en Italie. / In Italy, the « years of lead » represent a controversial past: this period of recent history is often mobilized in various contexts and its interpretations divide and oppose different actors. This thesis analyses the public uses of history, from the 1970s until today, and shows how a dominant frame of interpretation of past events has been set. Various empirical materials (interviews, autobiographies, archives, parliamentary debates) allowed to study different areas where narrations of past events have been constructed and controversies are taking place. Differently from works that are explaining recurrent controversies about the past by its “exceptional” or “traumatic” character, this research is focusing on the present. It analyses the actors that are intervening in public debates about the past and on their specific issues: judges, victims, former activists, politicians. It sheds light on how the past is continuously constructed and reconstructed in and by contemporary mobilizations and controversies. Thus, this work associates the study of actors’ trajectories and sociopolitical contexts to explain the posterior lives of the 1970s in Italy
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA100147 |
Date | 10 November 2011 |
Creators | Rossi, Federica |
Contributors | Paris 10, Collovald, Annie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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