Les littératures de pays anciennement colonisés, ou "postcoloniales", développement un mode d'expression original, qui outrepasse des limites. En s'appuyant sur les analyses de Patrick Sultan, on constate que la transgression est présente partout dans ces oeuvres : transgressions politiques, discursives, sociales, linguistiques et littéraires. Les auteurs postcoloniaux se définissent dans un rapport de tension avec l'ordre établi : pour exister, ils choisissent de rejeter l'héritage colonial. Pourtant, paradoxalement, le français demeure la norme, la langue d'expression. Ainsi, Déwé Görödé et Chantal Spitz, deux auteures respectivement kanak et polynésienne, subvertissent dans leurs oeuvres les normes, les codes et les formes liées à la culture française, accédant ainsi à une liberté nouvelle. Elles expriment leurs souffrances, dans une position anti-coloniale, où elles résistent à l'inclusion dans l'Etat-nation. Ceci se traduit dans l'écriture, où le refus des normes est omniprésent : transgressions des genres, déconstruction des codes grammaticaux, recours à des formes linguistiques jugées "familières" ou "populaires", expression de la révolte et de la violence...Elles assument cette nouvelle parole, et ce nouveau style d'écriture, qui est le leur. De plus, elles choisissent des personnages subversifs. Cette forme de littérature transgressive, qui porte les stigmates du colonialisme, est porteuse d'une joie paradoxale : le sérieux du propos politique peut côtoyer des passages plus légers, où les deux auteures s'amusent avec les mots, inventent des tournures de phrases, des néologismes, des calembours...L'écriture, très puissante, dévoile ainsi une grande fantaisie verbale. Si les femmes sont montrées comme victimes de la violence des hommes, dont elles restent souvent esclaves, elles expriment aussi une philosophie joyeuse, une philosophie du présent, un "gai savoir" au sens nietzschéen. / The literatures of formely colonised countries, also known as (postcolonial studies", have developed an original mode of expression, overstepping some limits. The notion of transgresseion refers to the breaking of rules, codes, while implying at the same time the existence of a norm to conformto. Bearing on Patrick Sultan's analyses, we have come to the conclusion that the notion of transgression can be found everywhere in postcolonial literary works, be it political, discursive, social, linguistic or literary. Postcolonial authors define themselves by their strained relationship with the established order. In other words, their choice of standing against colonial heritage is the aim and condition of their very exixtence. Still, the French language paradoxically remains the norm, the language of expression. Against this backdrop, Déwé Görödé and Chantal Spitz, a kanak and Polynésian author respectively, use their work to subvert the norms, the codes and the forms related to the French Culture, thereby gaining a new form of freedom. This finds expression in their writing, where the rejection of norms i all pervasive and underlies a transgression of genres, a deconstruction of grammar codes, the author's resorting to linguistic forms perceived as "colloquial or popular", the expression of revolt and violence. Moreover, the authors choose subversive characters. A careful study of these women's works has allowed me to show that this transgressive literary form, which bears the marks of colonialism, carries a parodixal joy : the gravity of the political discourse may well be interspersed with lighter passage, where the two authors play with words, and create their own turns of phrase, neologisms and puns. Therefore, their extremely powerful writing reveals remarkable verbal playfullness with words.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014NCAL0063 |
Date | 25 November 2014 |
Creators | Ogès, Audrey |
Contributors | Nouvelle Calédonie, Jouve, Dominique |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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