Cette thèse porte sur l'esthétique au sein de la phénoménologie, et plus particulièrement sur le problème de l'unité de l'esthétique, sur la question de la continuité entre sensibilité et art telle qu'elle est posée dans les philosophies d'Erwin Straus, de Maurice Merleau-Ponty et d'Henri Maldiney. Nous montrons d'abord comment la phénoménologie, en devenant phénoménologie de l'art, reprend et accomplit la philosophie de l'art traditionnelle, retrouvant par-là même ses difficultés et impasses : la subordination de l'art à la philosophie, le primat théorique de l’œuvre d'art sur l'artiste, l'assimilation de l'artiste au génie, la promotion de la peinture et de la littérature et l'exclusion de la danse, l'identification du spectateur à un incréateur. Nous mettons ensuite en évidence le fait que la phénoménologie est irréductible à une philosophie de l'art, qu'elle est aussi une esthétique capable de dépasser les problèmes de la phénoménologie de l'art autant que de l'esthétique classique, intellectualiste et empiriste. Seulement l'esthétique phénoménologique rejoue plutôt qu'elle ne déjoue ces problèmes : l'art et l'artiste demeurent mystérieux, l'esthétique phénoménologique est encore une religion de l'art. C'est pourquoi, enfin, une nouvelle esthétique s'impose – une esthétique cosmologique –, nourrie de la double déconstruction de la phénoménologie de l'art et de l'esthétiquephénoménologique, et dirigée vers l'impératif d'éconduire le mysticisme résurgent des doctrines sur l'art. En somme, ce travail vise à rendre compte philosophiquement, sans mythologie interposée, du phénomène artistique. / This doctoral dissertation focuses on aesthetics within the phenomenological movement, especially on the problem of the unity of aesthetics, on the question of continuity between sensibility and art as it is formulated in the philosophies of Erwin Straus, Maurice Merleau-Ponty and Henri Maldiney. We start by showing how phenomenology, by becoming a phenomenology of art”, recovers and completes the traditional philosophy of art, thereby rediscovering its impasses and difficulties: the subordination of art to philosophy, the theoretical priority of the work of art over the artist, the assimilation of the artist to a genius, the promotion of painting and literature and theexclusion of dance, the identification of the spectator with an uncreator. We then highlight the fact that phenomenology is irreducible to a philosophy of art, that it is also an aesthetics able to surpass the problems of the phenomenology of art as much as those of classical – intellectualist and empiricist – aesthetics. Nevertheless, “phenomenological aesthetics” updates these problems: art and artist remainmysterious, phenomenological aesthetics is still a religion of art. For this reason, finally, a new aesthetics is necessary – a “cosmological aesthetics” –, nourished by the double deconstruction of the phenomenology of art and phenomenological aesthetics, and directed towards the imperative to erase the resurgent mysticism of doctrines on art. In short, our study intends to explain – philosophically, without mythology – the artistic phenomenon.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA01H217 |
Date | 23 November 2017 |
Creators | Bobant, Charles |
Contributors | Paris 1, Barbaras, Renaud |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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