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L'interdiction du mensonge chez Kant

Ce mémoire est consacré à l’analyse du mensonge chez Kant. Or, comme la Métaphysique des moeurs est subdivisée en deux volets, le premier portant sur le droit et le second sur la moralité proprement dite, nous nous sommes proposé d’envisager le mensonge selon ces deux points de vue, en commençant par le second.
En nous appuyant sur les textes de Kant qui envisagent le mensonge comme faute morale, les Leçons d’éthique, la Fondation de la Métaphysique des Moeurs, la Doctrine de la Vertu, nous montrons que Kant condamne moralement le mensonge parce qu’en lui-même, le mensonge constitue la plus grave violation du devoir de l’homme envers lui-même : la sincérité. L’homme qui n’est pas sincère, c’est-à-dire qui dit délibérément le contraire de ce qu’il pense non seulement va à l’encontre de la finalité inhérente à la communication, mais aussi, par le mensonge, l’homme renonce à sa personnalité. En renonçant ainsi à sa personnalité, l’homme cesse d’être un homme véritable, c’est-à-dire celui en qui la pensée et le dit coïncident, il devient un semblant d’homme, c’est-à-dire celui qui délibérément dit le contraire de ce qu’il pense.
En s’appuyant sur le texte de Kant qui envisage le mensonge au point de vue du droit, D’un prétendu droit de mentir par humanité, nous avons mis en évidence que l’argument central de Kant est de montrer que toute tentative de tolérer un droit de mentir rendrait la société impossible. C’est qu’un droit de mentir condamnerait à jamais l’humanité à l’état de nature, parce que la confiance qu’exige le contrat originel qui marque l’entrée dans l’état de droit n’aurait plus aucun sens. De même, un droit de mentir ruinerait tous les contrats, qui reposent, pour leur effectivité, sur la confiance. Au fond, un droit de mentir est contraire même au droit. Nous avons montré en conclusion de mémoire en quoi la position de Kant restait encore, de nos jours, actuelle.
Une grande partie de ce mémoire a été réservée au texte polémique de 1796 D’un prétendu droit de mentir par humanité. Ayant montré en quoi consiste la position de Kant, contrairement à celle de Constant, nous avons analysé les nombreux commentaires qui ont été consacrés à ce texte polémique, qui opposa Kant et Benjamin Consstant, afin de montrer que l’interprétation de la position de Kant sur le mensonge varie selon qu’on revendique exclusivement sa philosophie morale ou sa philosophie du droit. / This essay is dedicated to the analysis of Kant’s thought on the notion of lying. As the Métaphysique des moeurs is divided in two parts, the first dealing with the second on morality, the essay treats the lie through these two angles.
Based on Kant’s texts discussing the lie as a moral fault, i.e. the Leçons d’éthique, the Fondation de la Métaphysique des Moeurs and the Doctrine de la Vertu, one can note that Kant morally condemns lying mainly because it constitutes, in itself, the most serious violation of the human’s duty towards himself: sincerity. The individual who is not sincere, that is to say who deliberately says the opposite of what he thinks, not only goes against the inherent purpose of communication but also abandons his personality. In so doing, the human ceases to be a real human, that is to say where his thought and saying coincides, and becomes a semblance of human, namely someone who deliberately says the opposite of what he thinks.
Referring to Kant’s treatment of lying from a legal point of view, i.e. D’un prétendu droit de mentir par humanité, one sees the idea that any attempt to tolerate a right to lie would make society impossible. Indeed, a right to lie would forever condemn humanity to a state of nature in that the confidence that is required in the original contract, marking the transition to a rule of law, would loss its meaning. In addition, a right to lie would ruin all contracts that rest, for their efficiency, on confidence. In other words, a right to lie is also contrary to law. The essay ends by showing how Kant’s position still holds meaning in the present world.
A major part of this essay focuses on the controversial text of 1796, entitled D’un prétendu droit de mentir par humanité. While having shown of what consists Kant’s position, contrary to that of Constant, we analyzed many commentaries which were devoted to this polemical text, opposing Kant and Benjamin Constant, in order to show that the interpretation of the position of Kant on lying varies according to whether his moral philosophy or his philosophy of the right is exclusively mobilized.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/4258
Date06 1900
CreatorsBarry, Amadousadjo
ContributorsPiché, Claude
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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