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Le rôle de l'État vis-à-vis de la prostitution : respect de l'autonomie et lutte contre les inégalités sociales et économiques touchant les femmes

Ce mémoire traite de la prostitution d’un point de vue philosophique. Pour ce faire, il est nécessaire que l'on étudie le concept d’autonomie, puisqu’il est employé de part et d’autre par les intervenants dans le débat public et théorique. En évaluant les contributions de philosophes, ce mémoire esquisse une position mitoyenne. Ainsi, dans un premier temps, on rapportera la contribution d’auteurs de la tradition libérale, qui considèrent que la prostitution est un travail ou une vision de la sexualité acceptable. En dénonçant le lourd tribut d’une morale conventionnelle dépassée, ils ont montré que le respect des choix individuels est primordial et doit servir de guide au moment de penser l’intervention de l’État. Ce faisant, ils ont néanmoins omis de considérer dans leur équation des éléments contextuels qui teintent négativement le quotidien de la personne prostituée. Les féministes radicales et auteurs libéraux perfectionnistes ont mis en lumière le système que l’anthropologue Paola Tabet appelle échange économico-sexuel et qui fait qu’en général, l’acte sexuel porte en écho la socialisation qui fait des hommes les prestataires du service sexuel des femmes. Plus encore, c’est la participation à la vie sociale et politique des personnes prostituées qui est limitée. La stigmatisation et la violence qui caractérisent l’exercice de la prostitution détruisent des vies, mais privent également les personnes prostituées du crédit social nécessaire à l’exercice de leur citoyenneté. Explorer une redéfinition du concept d’autonomie dans une perspective féministe et relationnelle permettra de répondre aux considérations que partagent les défenseurs du travail du sexe et les abolitionnistes : aucune femme ne subissant de contraintes économiques et sociales ne devrait voir en la prostitution la seule option qui s’offre à elle. Aussi, si une personne autonome décide de monnayer ses services sexuels, ce doit être toujours selon des modalités qu’elle aura elle-même définies. / I will discuss the issues raised by prostitution in a philosophical way. It seems necessary to analyze autonomy, a concept used in the public debate about prostitution. I will try to sketch a middle view on the question inspired by the work of Liberals and Feminists. Some of these authors view prostitution like any other job or as a legitimate way to live one’s sexuality. They show that the State must consider individual choices and they criticize a moralistic common perspective on prostitution. Nonetheless, they choose to ignore a global perspective about a systematic representation of the female sexuality as a service. Women are socialized in a way that they can only offer their sexuality, not live it. Moreover, it is the political and social participation of women that is made precarious out of this. Stigmatization and violence that commonly shapes the experience of sex workers not only destroys lives, but is also threatening the expression of their citizenship. Exploring a redefinition on autonomy in a feminist and relational way will offer the tools to think another way. Consequently, we will be able to address two considerations that both abolitionist and sex work advocates share. First, that nobody wants a woman to be placed in front of prostitution thinking that it is her only choice. Second, that every woman who wants to do sex work should be the only one who shapes her practice.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/18787
Date05 1900
CreatorsGhali-Lachapelle, Audrey
ContributorsNadeau, Christian
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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