Ce travail de recherche interroge les revendications identitaires (territoriales et politiques, individuelles et collectives) dans un corpus de discours engagés. Nous avons privilégié les discours des partis progressistes, des romans engagés des années 1970-1980, des récits de vie et des témoignages des enfants de la Creuse. Les textes analysés mettent en lumière la construction d'un modèle politique de mise-sous-tutelle et accusent un processus de décolonisation qui étouffe les particularités et stigmatise l'identité créole. Les revendications portent sur l'autonomisation des décisions politiques et la considération des spécificités régionales. Ces particularités locales, qu'elles soient géographiques, langagières ou culturelles, sont défendues comme des éléments constitutifs de l'identité de la Réunion. Cependant, l'identité réunionnaise est représentée dans un processus conflictuel, où les éléments culturels sont hiérarchisés. L'analyse des enjeux de la construction des identités en période postcoloniale montre une inévitable corrélation avec l'organisation de la société coloniale. Les structures de domination, transformées après 1946, corrélées aux effets de la départementalisation et de la mondialisation, entravent la construction d'une identité décomplexée. Dans ce contexte, le discours littéraire devient un moyen de résistance et permet aux subalternes de se réapproprier le discours sur soi et d'apporter une autre version de l'histoire. Cette thèse interroge les enjeux de la construction de l'identité réunionnaise, dans le contexte des mutations sociales et politiques, et en considérant ses conséquences sur les individus. Elle souligne également l'absence de considération du fait colonial et de ses conséquences contemporaines en France. / This research paper questions the identity claims (territorial and political, individual and collective) in a corpus of engaged speeches. The decision was to work from speeches of progressive parties, engaged novels from the 1970s-1980s, life stories and accounts from “the Children of Creuse”. The analysed texts highlight the construction of a political model of state supervision and blame a process of decolonisation that stifles particularities and stigmatises the Creole identity. The claims focus on empowering the making of political decisions and considering the regional specificities. These local particularities, either geographic, linguistic or cultural, are defended as defining elements of Reunion's identity. However, the Reunionese identity is represented in a conflictual process in which the cultural elements are organised in a hierarchy. The analysis of the issue of the building of identities during the postcolonial era shows an inevitable correlation with the organisation of the colonial society. The structures of domination, transformed after 1946, correlated to the effects of the departmentalisation and globalisation, hinder the construction of an assertive identity. In this context, the literary speech becomes a means of resistance and allows the subordinates to claim the speech back to themselves and bring another version of the history. This thesis questions the concerns of the building of the Reunionese identity in the context of social and political transformations and by considering its consequences on individuals. It also emphasises the absence of consideration of colonialism and its contemporary impacts in France.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016LARE0009 |
Date | 28 June 2016 |
Creators | Vidot, Émeline |
Contributors | La Réunion, Marimoutou, Jean-Claude Carpanin |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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