Prendre la mesure des frontières de la communauté politique québécoise est le but de ce mémoire. Pour ce faire, nous analysons le discours journalistique d'information sur les accommodements religieux. Nous identifions les représentations véhiculées au sujet de la minorité juive dans la presse écrite québécoise francophone (La Presse, Le Soleil, Le Devoir et le Journal de Montréal) entre mars 2006 et avril 2007, période durant laquelle on remarque une intensification du « débat sur les accommodements raisonnables » (Potvin et al., 2008; Potvin, 2008). Pour marquer la spécificité de cette période, nous considérons aussi les cas de l'érouv (2000-2001) et de la souccah (1998-2004). À l'aide d'une approche culturaliste, le concept de cadre médiatique (frame) est approfondi. Il est ensuite opérationnalisé en vue d'être utilisé pour identifier de façon inductive les représentations de la minorité juive.Nous avons dégagé quatre cadres mobilisés par les journalistes pour traiter de la minorité juive québécoise : les cadres dits de procédure, pluraliste, libéral et «majorité-minorité». Nous avons donc constaté la concurrence, voire les tensions entre différents discours à propos de situations d'accommodement avec des membres de la minorité juive. Pourtant, le cadre pluraliste a été observé seulement lors de la couverture médiatique des cas de l'érouv et de la souccah alors que le cadre «majorité-minorité» a prévalu dans les textes publiés suite à l'affaire des fenêtres givrées du YMCA de l'Avenue du Parc. Ce renversement va de pair avec le glissement du sens du mot «accommodement». «Accommoder» est devenu durant cette période synonyme de «plier». Parce qu'il se construit sur des modalités d'exclusion, le cadre «majorité-minorité» donne plusieurs indices sur les frontières de la communauté politique québécoise. Juger que les individus à l'origine d'une demande d'accommodement pratiquent leur religion de façon radicale suffisait pour rejeter toute demande faite par ce groupe. Il semble donc que le caractère religieux au coeur de l'identité juive ait collaboré ou même provoqué l'oscillation entre différents types de discours à propos de cette même identité juive. Le simple fait d'être Juif a été associé à une forme de radicalité religieuse, radicalité qui en retour serait constitutive d'une extériorité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Presse, Accommodements religieux, Minorité Juive, Cadre médiatique, Communauté politique, Québec.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2316 |
Date | January 2009 |
Creators | Tremblay, Marika |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2316/ |
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