La littérature de l’Argentin Osvaldo Lamborghini (1940-1985) est traversée par un paradoxe. D’un côté, elle a été décrite comme le produit d’un « auteur abstrait » héritier des avant-Gardes. D’un autre côté, on y reconnaît la présence des formes représentatives extrêmes, notamment celles qui ont pour objet l’exhibition de la sexualité et de la violence politique. Au lieu d’isoler l’un des aspects de ce paradoxe, cette étude tâche de rendre compte des deux pôles dans leur interaction. Le deuxième livre de Lamborghini — Sebregondi retrocede (1973) — est ainsi analysé comme un dispositif double constitué d’un « centre » où la représentation est épuisée dans ses possibilités de sens, et un pôle marginal où s’accumule ce qui reste du langage une fois que ses fonctions représentationnelles ont été menées à l’extrême. Le modèle de ce dispositif provient de la notion rhétorique d’hypotypose, mais aussi d’une conception du langage comme négativité. Dans le roman Tadeys (1983), l’effort narratif le plus ambitieux de l’auteur, le dispositif représentationnel fonctionne comme un monde fictionnel, concept qui désigne la macrostructure sémantique dans laquelle les histoires narrées ont lieu. Dans le dernier projet de Lamborghini — le Teatro proletario de cámara (1983-1985) —, qui combine littérature, photographie et dessin, la représentation acquière une forme plus radicale : celle de la pornographie. La présence dans cet ouvrage d’images pornographiques (et aussi de quelques photographies d’hommes politiques) oblige à poser à nouveaux frais la question du rapport entre littérature, politique et représentation. / The works of Osvaldo Lamborghini (Buenos Aires 1940- Barcelona 1985) present a curious paradox. On the one hand, his literature has been defined by critics as the products of an abstractionist artist close to the avant-Gardes of the 20th century. On the other hand, his texts develop radical forms of representation, related mainly with sex and violence in a political context. Instead of isolating one aspect of this paradox, this thesis explores the interaction between both poles. Thus, Lamborghini’s second book —Sebregondi retrocede (1973)— is analysed as a two-Pronged device in which a “centre”, where representational possibilities are exhausted, is in connection with a “marginal” zone. In this margin, what remains of language once its representational possibilities have been exhausted is accumulated. This device works according to a rhetorical model —that of hypotyposis— and rests upon a conception of language as negativity. In Lamborghini’s novel Tadeys (1983), his most ambitious narrative work, representation takes the form of fictional world construction, i.e., the construction of a semantic macrostructure where stories may take place. In Lamborghini’s last project, the Teatro proletario de cámara (1982-1985), which combines writing, photography, and drawing, representation takes a more radical shape, that of pornography. The presence in this work —whose form is that of an archive— of pornographic images (and also a few of Argentinean politicians) raises challenging questions about the relations between photography, politics and literature. These questions are tackled from the point of view of Dominique Maingueneau’s theory of pornographic discourse.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA080032 |
Date | 04 December 2014 |
Creators | Arias, Martín |
Contributors | Paris 8, Premat, Julio |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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