L’Europe du XIIIe siècle connaît un profond bouleversement avec notamment l’épanouissement de la spiritualité évangélique liée à l’essor des ordres mendiants, qui s’accompagne d’une nouvelle forme de sainteté. Apparaissent de nouveaux saints, qui peuvent être de sexe féminin, laïcs et d’origine princière telle sainte Elisabeth de Hongrie (1207-1231). Fille du roi de Hongrie et épouse du landgrave de Thuringe, elle mène une vie exemplaire, reflétant les aspirations des ordres mendiants, axées sur la pauvreté et l’amour du prochain. Canonisée en 1235, sa commémoration se fait essentiellement par ses Vies, ses reliques et les prières. Mais c’est par l’intermédiaire des images, aux supports divers, que le culte de cette sainte connaît un grand développement pour devenir un des plus populaires du Moyen Age. Ces images proposent un modèle auquel les fidèles peuvent aisément s’identifier.L’analyse de ces images conduit au cœur de la politique artistique des princes des grandes dynasties d’Europe, principaux commanditaires et détenteurs d’effigies de cette sainte. Ils sont capables d’utiliser, dans une mesure jamais égalée, le culte de leurs ancêtres saints, dont celui de sainte Elisabeth, et ceci par le biais de témoignages artistiques par piété et/ou pour servir leur prestige et légitimer leur accession au trône par la gloire céleste de cette sainte.L’étude de ce cas exemplaire, fondée sur le regroupement inédit de représentations du XIIIe au début du XVIe siècle, et leur analyse, pose une question centrale pour l’histoire de la société médiévale : celle de la place de l’image dans la construction et la diffusion de la memoria mais aussi de la vie légendaire. / In the 13th century Europe lives through a profound disruption with the development of evangelic spirituality particularly, connected to the rise of mendicant orders, which comes along with a new form of holiness. New saints appear, who can be females, laymen and of princely origin, like saint Elizabeth of Hungary (1207-1231). Daughter of king of Hungary and wife of the landgrave of Thuringia, she lives an exemplary life, showing the aspiration of the mendicant orders, centred on poverty and charity. Canonized in 1235, she is mainly commemorated through her Lives, her relics and prayers. But it is by images, in the diverse media, that the worship of this saint knows a crucial development to become one of the most popular cults during the Middle Ages. Those images set up a model the faithful can easily identify themselves with.The analysis of these images leads to the heart of the artistic policy of the princes of the great European dynasties, the main backers and owners of this saint’s effigies. They are able to use, in an unequalled measure, the cult of their holy ancestors, among which that of saint Elizabeth, and this by means of artistic evidence out of devotion and/or to serve their prestige and legitimate their accession to the throne, thanks to the celestial glory of this saint.The study of this exemplary case, based on the unprecedented gathering of images from the 13th century to the beginning of the 16th century, and their analysis, states a central question for the history of the medieval society: the place of the image in the construction and the diffusion of the memoria but also of the legendary life.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012LIL30020 |
Date | 26 November 2012 |
Creators | Ségard, Audrey |
Contributors | Lille 3, Heck, Christian |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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