Les Epigrammes de John Owen (1564 ?-1622) constituent un ensemble unique dans la production néo-latine, tant par le nombre de pièces qui le composent, environ mille cinq cent, que par le niveau d’excellence atteint par le « Martial anglais » (gallois, plutôt) qui fit du monodistique l’instrument privilégié de son génie. Le recueil du poète, qui connut pendant plus d’un siècle un véritable rayonnement européen, reflète son époque de composition en bien des points : la préférence accordée à l’inspiration satirique et morale, le culte de la brièveté ingénieuse, la recherche du bon mot et le plaisir du jeu verbal étaient en effet à même de satisfaire les zélateurs de l’esprit nouveau qui s’affirmait alors en Angleterre, vers la fin de l’ère élisabéthaine. L’épigramme owenienne est donc d’abord un exercice de subtilité, et l’étude du recueil, qui se présente au lecteur dans un savant désordre, révèle aussi la subtilité des liens qui régissent son organisation. Celle-ci ne dit pas seulement le soin apporté par le poète à son texte, qui témoigne d’une ambition certaine, mais souligne encore l’extraordinaire variété des sujets qui répond à une caractéristique du genre et à la volonté affirmée d’Owen de faire feu de tout bois. De cet ensemble kaléidoscopique, riche de ses propres échos et où le second degré apparaît souvent comme un témoignage de respect à l’égard de la tradition sur laquelle l’œuvre s’est construite (celle de la poésie morale et gnomique), il faut, enfin, souligner la modernité et la beauté qui sont les secrets du grand œuvre ; en cela, John Owen est bien l’héritier légitime de Martial / John Owen’s Epigrams represent an exceptional contribution in the neo-latin production, not only by the number of the poems, but also by the near perfection reached by the « English Martial » (welsh, actually) who made the elegiac couplet the prime instrument of his personal genius. Owen’s collection was met immediately with tremendous success in Great Britain as well as on the continent ; this success should last for more than a century, especially on the continent. The collection reflects his age of composition in many ways : the preference given to the satirical and moral inspiration, the cult of wity brevity and the passion for different types of puns were able to please the devotees of the new wit which spread then in England towards the end of elizabethan era. Thus, Owen’s epigram is above all an exercise of subtlety, and the study of the ten books, which are built on an artistic disorder, show as well the subtlety of the links! which rule their organisation. This organisation not only show the care given by the author to his work, which is a sign of ambition, but emphasize the remarkable variety of the subject which is certainly the rule for this special type of poetry, but also tell us Owen’s will for major eclecticism. Finally, we have to insist on the tradition to which the Epigrams are linked, that of moral poetry, and on the ironic treatment that the poet apply to commonplaces of gnomic sayings (or ordinary ones), inexhaustible source of inspiration for the witty epigrammatist who found there a way to surprise the reader. John Owen Latin epigrams are probably the wittiest and most pointed that have ever been produced in that tongue
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA030143 |
Date | 03 December 2012 |
Creators | Durand, Sylvain |
Contributors | Paris 3, Heuzé, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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