Return to search

Métrologie de la douleur animale : validation sur des modèles de douleur viscérale bovine et articulaires canins

La douleur est une expérience multidimensionnelle comportant des aspects
sensoriels, émotionnels et cognitifs. Théoriquement, des méthodes de mesures
comportementales, physiologiques, neurophysiologiques et sensorielles peuvent quantifier
la douleur. Peu d’études ont étudié la validation des mesures utilisées en médecine
vétérinaire. La recherche combine les travaux de Maîtrise et de Doctorat, traite en partie de
la validité de méthodes. Dans cet objectif, nos travaux de recherche étudiaient la validité de
méthodes comportementales, physiologiques et neurophysiologiques usuelles pour la
mesure de la douleur en comparant les expressions de douleur (vache et chien) chez des
animaux contrôle par comparaison à des animaux sous analgésie préventive ou sous
traitement curatif suivant une douleur induite par chirurgie (modèles de douleur viscérale
bovine ou orthopédique canine) ou causée par une maladie naturelle (arthrose canine). Une
première étude comparait les mesures de la douleur entre les vaches du groupe placebo et
celles sous analgésie postopératoire sur une durée de 21 jours suivant l’induction d’une
douleur viscérale chronique. Les vaches du groupe placebo ont présenté une plus forte
sensibilité à la douleur et une diminution de la noradrénaline et de la transthyrétine
mesurées dans le liquide cérébro-spinal, une diminution de l’activité motrice (AM)
(moindre que dans les groupes avec analgésie), de l’agitation enregistrée par vidéo-analyse
et une augmentation du stress selon la mesure de l’activité électrodermique (AED). Les
méthodes d’intérêt identifiées étaient les marqueurs spinaux, la mesure de la sensibilisation,
de comportements par vidéo-analyse et de l’AM par bio-télémétrie. En utilisant des
méthodes semblables à celles précédemment décrites, deux études expérimentales de
douleur orthopédique ont été réalisées afin de comparer les réponses à la douleur entre des
chiens traités avec une analgésie préventive (opioïdes et anti-inflammatoires, étude #2) ou
un biphosphonate (tiludronate, étude #3) par comparaison à des chiens contrôles. Seules les
échelles de douleur étaient différentes entre les études de recherche. Pour l’étude #2, les
ii
chiens sous analgésie ont présenté de plus faibles scores de douleur mesurés avec l’échelle
de douleur nommée 4A-VET et ceci simultanément à une faible réponse de l’AED une
heure après la chirurgie de trochléoplastie. La fréquence du comportement spontané de ‘la
marche avec plein appui de la patte opérée’ mesurée à l’aide de la vidéo-analyse augmentait
chez les chiens sous analgésie préventive 24 heures après la chirurgie. L’étude #3
démontrait surtout l’apparition de sensibilisation centrale (à la fois par l’évaluation
sensorielle quantitative et les marqueurs spinaux) chez les chiens contrôle, 56 jours après
l’induction d’arthrose chirurgicale. Ainsi, les chiens traités avec le tiludronate ont présenté
une différence sur la substance P et la transthyrétine cérébro-spinale, une diminution de la
sensibilisation périphérique, plus d’appui de la patte opérée lors de la marche selon la
mesure du pic de force verticale (PFV), une augmentation de la fréquence de ‘la marche
avec plein appui de la patte opérée’. La sensibilisation centrale était associée à la
diminution de PFV, et une augmentation de l’AED et du comportement spontané de ‘la
marche avec plein appui de la patte opérée’. Pour l’étude #4, la validité et la sensibilité des
méthodes ont été évaluées dans une condition d’arthrose naturelle chez des chiens traités
avec une diète enrichie en moule verte, un produit ayant des effets anti-inflammatoires et
chondroprotecteurs attendus. Les chiens traités présentaient une diminution des scores de
douleur via l’échelle nommée CSOM, une augmentation de PFV et une augmentation de
l’AM. Dans l’ensemble, les résultats confirment que la vidéo-analyse évaluait la douleur de
façon objective et pour des modèles différents de douleur et les marqueurs spinaux sont
prometteurs. Le PFV était spécifique de la douleur orthopédique. La sensibilisation était
présente lors de douleur pathologique. L’AED n’est pas valide pour la mesure de la
douleur. La baisse d’AM suggèrerait un comportement de douleur. Les études étaient
exploratoires pour les échelles de douleur en raison de leur niveau (débutant) de
développement et du manque d’informations sur les qualités métrologiques de ces mesures. / Pain is a multidimensional experience involving sensitive, emotional and cognitive
components. Theoretically, there are multiple methods by which pain can be assessed
including sensitive, behavioural, physiological, or neurophysiological measurements.
However, little work has been done to validate these measurements in veterinary medicine.
The presented research program including both Master and Doctorate works was intended
to address partially this paucity of research. For this purpose, our work would validate some
behavioural and physiological methods of pain assessment by contrasting pain expressions
(cows and dogs) in painful animals (negative control) and animals treated with preventive
analgesic or curative treatment following surgery-induced (bovine visceral and canine
orthopaedic models) pain or natural occurring disease (osteoarthritis in dog).
A pain study was first conducted to compare measurements of placebo treated-cows
with postoperative analgesic treated-cows during 21 days following surgical induction of
sustained visceral pain. Placebo treated-cows were found to have increased pain
sensitization and decreased concentration of cerebrospinal fluid noradrenaline and
transthyretin, less motor activity (but higher than in analgesic groups), more restlessness
recorded with video-analysis and increased partially stress with measurement of
electrodermal activity (EDA). This first study allowed a selection of methods of interest for
pain evaluation including spinal biomarkers, measurement of sensitization, behavioural
recording with video-analysis and motor activity with biotelemetry. Therefore, two canine
pain experiments, with use of similar methods of pain assessment presented above, were
performed to compare responses to pain between preventive analgesics treated-dogs
(opioids and anti-inflammatory drug, study #2) or a bisphosphonate (tiludronate in study
#3) with placebo-treated dogs. Only the pain scales were different among the projects. For
project #2, analgesic treated-dogs were found to have lower pain scores measured with the
so-called 4A-VET postoperative pain scale while simultaneously exhibiting reduction of
EDA response up to 1 hour following trochleoplasty. In addition, the occurrence rate of the
spontaneous behaviour ‘Walking with full weight bearing of the operated leg’ recorded
with video-analysis, was higher in analgesic treated-dogs when compared with the placebotreated
dogs at 24 hours post trochleoplasty. The pain study #3 was then conducted and
demonstrated central sensitization (assessed with quantitative sensory testing and spinal
biomarkers) in all control dogs at 56 days post induction of the canine osteoarthritis pain
model. Nevertheless, tiludronate treated-dogs were found to have different spinal
biomarkers (substance P and transthyretin), decreased peripheral sensitization, more peak
vertical force (PVF), which is a kinetic gait parameter, and increased occurrence rate of
‘Walking with full weight bearing of the operated leg’. Interestingly, the central
sensitization was associated negatively with PVF and positively with both EDA and
‘Walking with full weight bearing of the operated leg’. Finally, a fourth pain study was
conducted to examine whether some of the methods performed validity and sensitivity in
clinical condition with osteoarthritic dogs. For this purpose, osteoarthritic dogs were treated
with a green-lipped mussel enriched-diet, having both anti-inflammatory and
chondroprotective expected activities. The treated-dogs were found to have low pain scores
measured with the pain scale for owner named CSOM, increased PVF and motor activity.
Indeed, CSOM scores were associated with both PVF and motor activity. Taken together,
the results suggest that video-analysis would assess pain expression through objective,
predictive and unique evaluation whatever the species or the model, whereas spinal
biomarkers are promising. The PVF changes were related to orthopaedic pain. Sensitization
appeared to be common to the pathological pain pattern. The EDA was not validated for
pain assessment in animals. Decreased motor activity is pain suggestive. Psychometric
evaluation of the pain scales remained only exploratory at this (early) stage of development
and knowledge of the present pain scales.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/11441
Date12 1900
CreatorsRialland, Pascale
ContributorsTroncy, Éric, Del Castillo, Jérôme
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

Page generated in 0.0116 seconds