Cette recherche porte sur la mobilité de familles tsiganes originaires d’Europe centrale et orientale ayant quitté l’Europe à partir de la fin du 19ème siècle pour l’Amérique du Nord. L’enjeu est de comprendre les modalités de circulation de ces groupes familiaux des années 1880 aux années 1950 dans l’espace nord-américain et, plus largement, à l’échelle du monde. Ce travail s’inscrit dans une démarche pluridisciplinaire : tout en étant résolument ancré en géographie, il comprend également une forte dimension historique. Il s’agit de contribuer à une vision renouvelée de l’histoire des sociétés romani en portant le regard sur le déploiement de réseaux transnationaux à l’échelle mondiale. Dans cette perspective, des sources d’une grande diversité, tant par leur nature que par leur localisation, sont convoquées.Dans un premier temps, l’analyse porte sur les modalités de circulation de ces familles en s’appuyant sur la reconstitution de leurs itinéraires à travers le monde, reconstitution qui fait l’objet d’un travail cartographique. L’enjeu est de saisir les logiques de mobilité et d’ancrage territorial à l’échelle mondiale. Il s’agit également de s’intéresser plus particulièrement à l’espace de la frontière et à ce que signifie son passage pour les familles. Dans un second temps, ce travail s’attache à montrer que la mobilité des groupes tsiganes étudiés va au-delà d’un simple mouvement sur la surface terrestre et qu’elle participe à la transformation d’espaces en territoires. Le parcours du monde devient invention de mondes, c’est-à-dire élaboration de cartographies singulières qui constituent autant de lectures du monde différentes mais aussi d’écritures. Les familles tsiganes qui sillonnent le monde construisent leur propre grille de lecture en fonction des opportunités économiques et des relations sociales tissées au fil de leurs voyages. Elles s’inscrivent également durablement dans les territoires par leurs pratiques et les représentations qu’elles élaborent et qu’elles suscitent. / This research focuses on the mobility of gypsy families from Eastern and Central Europe who left Europe for North America at the end of the 19th century. It aims at a better understanding of the way these family groups move in North America and beyond from the 1880s to the 1950s.This study falls within a multidisciplinary approach: while it is firmly settled in geography, it also contains a strong historical dimension. It intends to contribute to a renewed perspective on the history of romani societies. That’s why very diverse sources have been used, both by their nature and their localization. In a first phase, the analysis deals with the way these families move by reconstructing their itineraries around the world and by mapping them. This work aims to understand the logic of their mobility and their anchorage on a global scale. It also focuses on borders and on how families cross them. In a second phase, this research enlightens the fact that the mobility of these gypsy groups goes far beyond a mere movement on the surface of the Earth. It takes part in the transformation of spaces into territories. Traveling around the world becomes inventing worlds. This means the creation of specific mappings, which constitute different ways of reading the world but also of writing it. Gypsy families who travel around the world build their own reading grid depending on the economic opportunities and on the social relationships forged during their travels. They also settle in territories through their practices and the images they convey.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017EHES0057 |
Date | 12 June 2017 |
Creators | Sutre, Adèle |
Contributors | Paris, EHESS, Ozouf-Marignier, Marie-Vic |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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