La question abordée dans ce mémoire concerne le problème de la représentation que pose l’inscription du corps sourd et de la surdité dans l’écriture. Les exemples choisis et comparés sont l’autobiographie Le Cri de la mouette d’Emmanuelle Laborit et The Heart is a Lonely Hunter de Carson McCullers. Dans son roman, cette dernière met en scène, sous l’esthétique grotesque, un Sourd gestuel recelant un monde potentiel et autre de par son dire utopique, empreint de matérialité. Emmanuelle Laborit est Sourde et conséquemment, son écriture est soumise à de nombreuses contraintes, dont l’une est celle de la double traduction: du geste à la voix et de la voix à l’écrit. Pour légitimer son propos, elle doit émuler une voix et la reproduire métaphoriquement dans un texte. Le langage entendant participe d’un monde dont il contient les traces. Lorsqu’il représente un corps sourd, c’est l’inadéquation engendrée qui ouvre l’accès à un monde sourd dans ce qui déborde la transcription, dans la nécessaire traduction. C’est là, aux limites du langage et de sa matière, que la trace du corps apparaît, lieu d’une possible rencontre révélant l’entendant à lui-même. / This master’s thesis addresses the problems that the inscription of deafness and the deaf body in writing pose to representation. The Cry of the Gull, an autobiography by Emmanuelle Laborit and The Heart is a Lonely Hunter by Carson McCullers are the works compared. McCullers, through a grotesque esthetic, shows how a signing Deaf person reveals another world in potential via utopian utterances imbued with materialism. Emmanuelle Laborit is Deaf. Her writing is therefore subject to many constraints, amongst which is the problem of double translation: gesture to voice and voice to script. Laborit, to legitimize her discourse, emulates a voice and must reproduce it in text through metaphor. The traces of the hearing world are contained in its language. When hearing language represents a deaf body, in the ensuing inadequacy a way into a deaf world is opened where transcription, in the necessary translation, is overwhelmed. The trace of the body appears at the limit of language and its matter, locus of a possible encounter, revealing the hearing person’s world.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/18344 |
Date | 11 1900 |
Creators | Larivière, Lisanne |
Contributors | Agnese, Barbara |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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