Les enfants de la rue occupent les rues, les marchés et autres espaces publics d'Abidjan. Privés de liens familiaux, ils s'en reconstruisent face à la dureté de la vie dans un environnement hostile. Ils ont su s'adapter à cette vie en se forgeant un mode de vie, une culture et un langage propre (le nouchi). Leur vie est faite de violence, de misère et aussi de certaines joies à l'intérieur de groupes d'appartenance.
Certains organismes, à l'image du centre Akwaba de Treichville, du Centre éducatif de Marcory zone 4c et du Bureau International Catholique pour l'Enfance, soutiennent ces enfants en rupture et développent des approches et des solutions pour contribuer à améliorer leur sort. Pour saisir l'orientation des pratiques d'intervention de ces organismes d'Abidjan, notre étude s'est appuyée sur les discours, les opinions et les perceptions des intervenants sur les enfants de la rue. La typologie élaborée par Parazelli (2002, p. 15) a servi de repère théorique pour guider notre analyse de ces représentations sociales. En effet, les intervenants construisent les problèmes et les modes d'intervention en fonction de leurs représentations sociales de ces problèmes et solutions. On note, en Côte d'ivoire, que les représentations sociales à l'intérieur des organismes sont multiples et ne permettent pas de cerner une seule stratégie d'intervention typique aux organismes. Cependant, elles permettent de voir comment, pour utiliser une terminologie propre à Albric (1986, p. 222), cette « [...] grille de lecture et de décodage de la réalité, produit l'anticipation des actes et des conduites (de soi et des autres), l'interprétation de la situation dans un sens préétabli, grâce à un système de catégorisation cohérent et stable ». Ainsi au Centre Éducatif de Marcory zone 4/C où les intervenants véhiculent une représentation plus commerciale sur le problème des enfants de la rue, on explique le problème de la marginalisation des enfants par plusieurs facteurs, mais surtout par leur analphabétisme. Aussi, l'organisme distribue un service d'éducation pour répondre aux besoins de sa clientèle.
Au centre Akwaba du quartier de Treichville, les intervenants ont une représentation familialiste et émancipatoire des enfants de la rue. Et ce sont ces représentations sociales qui orientent les pratiques d'intervention de l'organisme en direction des enfants de la rue. Au Centre Akwaba, les représentations sociales des intervenants sont essentiellement familialistes lorsqu'il s'agit de décrire la situation des enfants de la rue et émancipatoires lorsque les intervenants parlent de la capacité réelle des enfants à sortir de leur marginalité à travers les différents programmes de l'organisme. Dans l'ensemble des organismes, on observe parfois des écarts entre les discours officiels et les pratiques effectives des acteurs. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Enfants de la rue, Culture de rue, Représentations sociales, Stratégies d'intervention.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3051 |
Date | January 2006 |
Creators | Pira, Kouakou Fiendi |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/3051/ |
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