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Structure de la proposition et construction verbale : régime, complément et transitivité, dans les grammaires françaises, 1651-1863

La Grammaire Générale et Raisonnée de Port-Royal (1660) adopte une représentation logique de la proposition : sujet-est-attribut. Le verbe être, à la troisième personne et à l'indicatif, est appelé verbe substantif, il préexiste à tous les autres verbes, appelés adjectifs, ainsi Pierre vit est équivalent à Pierre est vivant. Ce modèle propositionnel engendre deux contraintes considérables dans la description des constructions verbales. Premièrement, la définition du verbe substantif évacue toute théorie de la transitivité. Deuxièmement, la réécriture logique de tout verbe en est suivi du participe présent, bloque la reconnaissance d'un syntagme nominal dépendant du verbe. Les grammairiens du français, tiraillés entre l'acceptation de cette structure comme implication du programme de la grammaire générale et le constat de son inadéquation, vont adapter ce modèle. Il fait alors l'objet de différents remaniements, du point de vue de la définition du verbe et des constituants de la proposition. Ce sont précisément ces aménagements qui vont permettre l'émergence de la catégorie fonctionnelle de « complément » ainsi que celle de « verbe transitif ». Pour ce qui est du complément, la notion va s'élaborer en interférence avec celle, ancienne, de « régime », à l'aide du concept de « détermination » provenant de la logique. Pour ce qui est du verbe, les critères mêlés du classement latin en cinq « genres » : actif, passif, neutre, commun, déponent, vont être séparés jusqu'à l'émergence des classes modernes de verbe transitif direct et indirect vs verbe intransitif au milieu du 19ème siècle.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00373956
Date14 December 2007
CreatorsBouard, Bérengère
PublisherUniversité Paris-Diderot - Paris VII
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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