L’État peul du Macina a été fondé en 1818 par le pasteur Sékou Amadou (m. 1845), qui a entretenu des relations épistolaires avec la prestigieuse famille kunta de Tombouctou. Les informations rapportées de la tradition orale considèrent le rapport entre ces deux parties comme conflictuel. Selon cette dernière, les Kunta auraient été agitateurs qui tentaient de soulever les Touaregs contre les souverains peuls du Macina. Or, d’après leur diffèrent échanges épistolaires, il nous semble que leurs relations ont connu deux périodes distinctes La nature de leur rapport varie selon les époques : celle qui s’étend de la prise du pouvoir par Sékou Amadou jusqu’en 1847, puis celle qui s’ouvre avec Aḥmad al-Bakkāy al-Kuntī, notamment à partir de 1851/2, jusqu’à la victoire d’al-Ḥāğğ cUmar Tall sur le dernier émir, Amadou Amadou, en 1862.L’un des chefs kunta de la première période fut le cheikh al-Muḫtār aṣ-Ṣaġīr (m. 1847). Il a accompagné la dynastie peule du Macina, entretenu les bons rapports que ses prédécesseurs avaient noués avec les Peuls et entrepris des bons offices entre ces derniers et les Touaregs de Tombouctou. Cependant, au cours de la médiation du cheikh kunta entre les Peuls et les Touaregs, quelques difficultés sont survenues, des divergences d’avis et d’interprétation se sont révélées sans pour autant avoir des conséquences notoires sur leurs rapports. Ses correspondances avec les souverains peuls du Macina ont permis de traiter les sujets brûlants de son époque, dont certains sont toujours d’actualités au Mali.Notre travail se propose d’éditer, de faire le commentaire, de traiter les quelques épîtres manuscrites que ces hommes, religieux et politiques, ont échangées, de montrer à quel point les deux traditions, orale et écrite, convergent ou divergent, et de faire une étude historique de la question touarègue au Mali, qui devient un conflit cyclique ! / The Fulani state of Macina was founded in 1818 the shepherd Sékou Amadou (1845), who had epistolary relations with the Kunta family of Timbuktu. The reported information from the oral tradition considers the relationship between these two parties as conflictual. According to the latter, the Kunta were agitators attempting to rise up the Tuaregs against the Fulani rulers of Macina. Now, according to their different epistolary exchanges, it seemed to us that this relation had known two distinct periods the nature of which varies, according to that which extends from the rise to power of Sekou Amadou until 1847, or that which opens with Aḥmad al-Bakkāy al-Kuntī, especially from 1851/2 until the victory of al-Ḥāğğ cUmar Tall on the last emir, Amadou Amadou, in 1862.One of the Kunta chiefs of the first period was Sheikh al-Muḫtār al-ṣaġīr (1847). He accompanied the Fulani dynasty of Macina, maintained the good relationship that his predecessors had forged with the Fulani and undertook good offices between them and the Touaregs of Timbuktu. However, during the mediation of Sheikh Kunta between the Fulani and the Tuaregs, some difficulties arose, differences of opinion and interpretation without having noticeable consequences on their mutual relations. His correspondences with the Fulani rulers of Macina made it possible to treat the burning topics of his time, some of whichare still relevant in Mali.Our work proposes to publish, to comment, to treat the few handwritten epistles that these men, religious and political, have exchanged, to demonstrate to what extent the two traditions, oral and written, converge or diverge, and to make a historical study of the Tuareg question in Mali, which has become a recurrent conflict.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019LYSE2028 |
Date | 18 May 2019 |
Creators | Sissoko, Boubacar |
Contributors | Lyon, Sanagustin, Floréal |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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