Cette thèse s’articule autour de trois chapitres indépendants qui s’inscrivent dans les champs de la macroéconomie, de l’économie monétaire et de la finance internationale. Dans le premier chapitre, je construis un modèle néo-keynesien d’équilibre général sous incertitude pour examiner les implications de la production domestique des ménages pour la politique monétaire. Le modèle proposé permet de reconcilier deux faits empiriques majeurs: la forte sensibilité du produit intérieur brut aux chocs monétaires (obtenue à partir des modèles VAR), et le faible degré de rigidité nominale observé dans les micro-données. Le deuxième chapitre étudie le role de la transformation structurelle (réallocation de la main d’oeuvre entre secteurs) sur la volatilité de la production aggregée dans un panel de pays. Le troisième chapitre quant à lui met en exergue l’importance de la cartographie des échanges commerciaux pour le choix entre un régime de change fixe et l’arrimage à un panier de devises.
"Household Production, Services and Monetary Policy" (Chapitre 1) part de l’observation selon laquelle les ménages peuvent produire à domicile des substituts aux services marchands, contrairement aux biens non durables qu’ils acquièrent presque exclusivement sur le marché. Dans ce contexte, ils procèdent à d’importants arbitrages entre produire les services à domicile ou les acquerir sur le marché, dépendamment des changements dans leur revenu. Pour examiner les implications de tels arbitrages (qui s’avèrent être importants dans les micro-données) le secteur domestique est introduit dans un modèle néo-keyenesien d’équilibre général sous incertitude à deux secteurs (le secteur des biens non durables et le secteur des services) autrement standard. Je montre que les firmes du secteur des services sont moins enclin à changer leurs prix du fait que les ménages ont l’option de produire soit même des services substituts. Ceci se traduit par la présence d’un terme endogène supplémentaire qui déplace la courbe de Phillips dans ce secteur. Ce terme croit avec le degré de substituabilité qui existe entre les services produits à domicile et ceux acquis sur le marché. Cet accroissement de la rigidité nominale amplifie la sensibilité de la production réelle aux chocs monétaires, notamment dans le secteur des services, ce qui est compatible avec l’évidence VAR selon laquelle les services de consommation sont plus sensibles aux variations de taux d’intérêt que les biens non durables.
"Structural Transformation and the Volatility of Aggregate Output: A Cross-country Analysis" (Chapitre 2) est basée sur l’évidence empirique d’une relation négative entre la part de la main d’oeuvre allouée au secteur des services et la volatilité de la production aggrégée, même lorsque je contrôle pour les facteurs tels que le développement du secteur financier. Ce resultat aggregé est la conséquence des développements sectoriels: la productivité de la main d’oeuvre est beaucoup plus volatile dans l’agriculture et les industries manufacturières que dans les services. La production aggregée deviendrait donc mécaniquement moins volatile au fur et à mesure que la main d’oeuvre se déplace de l’agriculture et de la manufacture vers les services. Pour évaluer cette hypothèse, je calibre un modèle de transformation structurelle à l’économie américaine, que j’utilise ensuite pour générer l’allocation sectorielle de la main d’oeuvre dans l’agriculture, l’industrie et les services pour les autres pays de l’OCDE. Dans une analyse contre-factuelle, le modèle est utlisé pour restreindre la mobilité de la main d’oeuvre entre secteurs de façon endogène. Les calculs montrent alors que le déplacement de la main d’oeuvre vers le secteur des services réduit en effet la volatilité de la production aggregée.
"Exchange Rate Volatility under Alternative Peg Regimes: Do Trade Patterns Matter?" (Chapitre 3) est une contribution à la litterature économique qui s’interesse au choix entre divers regimes de change. J’utilise les données mensuelles de taux de change bilatéraux et de commerce extérieur entre 1980 et 2010 pour les pays membre de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). La monnaie de ces pays (le franc CFA) est arrimée au franc Francais depuis le milieu des années 40 et à l’euro depuis son introduction en 1999. Au moment de l’arrimage initial, la France était le principal partenaire commercial des pays de l’UEMOA. Depuis lors, et plus encore au cours des dix dernières années, la cartographie des échanges de l’union a significativement changé en faveur des pays du groupe des BICs, notamment la Chine. Je montre dans ce chapitre que l’arrimage à un panier de devises aurait induit une volatilité moins pronnoncée du taux de change effectif nominal du franc CFA au cours de la décennie écoulée, comparé à la parité fixe actuelle. Ce chapitre, cependant, n’aborde pas la question de taux de change optimal pour les pays de l’UEMOA, un aspect qui serait intéressant pour une recherche future. / This thesis includes three independent essays in the fields of macroeconomics, monetary economics and international finance. In the first essay, I build a new Keynesian DSGE model to examine the implications for monetary policy of household production. The proposed theory helps reconcile the relatively strong response of output to monetary policy shocks as suggested by VAR-based evidence and the low degree of price rigidity found in micro data. The second essay analyzes the role of structural transformation (the reallocation of labor across sectors overtime) in shaping the volatility of aggregate output across countries. Finally, the third essay illustrates the importance of trade patterns in choosing between a single currency peg and a peg to a composite basket of currencies.
“Household Production, Services and Monetary Policy” (Chapter 1) builds on the observation that consumer services (unlike consumer nondurable) have close substitutes at home. Households may therefore switch between consuming home and market service as the real wage (the opportunity cost of working at home) changes. To study the implications of this arbitrage for monetary policy, I embed a household sector into an otherwise standard two-sector (a nondurable good sector and a service sector) new Keynesian DSGE model. The fact that households are able to produce services at home makes service sector’s firms more reluctant to change their price. This translates into an extra endogenous shift term in the new Keynesian Phillips that is increasing with the extent of substitutability between home and market services. This increased nominal rigidity endogenously amplifies the output response to monetary policy shock, especially in the service sector, which is consistent with VAR-based evidence in the paper that consumer services are more interest-rate sensitive than consumer nondurables.
“Structural Transformation and the Volatility of Aggregate Output: A Cross-country Analysis” (Chapter 2) is based on the evidence of a negative relationship between the employment share of the service sector and the volatility of aggregate output, which I obtain after controlling for several factors (including the level of financial development). This
aggregate result is driven by sectoral labor productivity differentials: Labor productivity is substantially more volatile in agriculture and manufacturing than in services. Aggregate output would therefore become mechanically more stable as labor shifts away from agriculture and manufacturing, and toward the service sector. To quantify this conjecture, I first calibrate a model of structural transformation (secular reallocation of labor across sectors) to the U.S. economy, which I use to match the time path of labor shares in agriculture, manufacturing and services across OECD countries. The model is subsequently used to conduct a set of counterfactual experiments in which labor is endogenously constrained from moving across sectors. Computations suggest that the shift of labor toward the services sector is indeed volatility-reducing.
“Exchange Rate Volatility under Alternative Peg: Do Trade Patterns Matter?” (Chapter 3) is a contribution to the literature on the choice of exchange rate regimes. I use monthly bilateral exchange rate and external trade data from 1980 to 2010 for the member countries of the Western African and Monetary Union (WAEMU). These countries have their common currency (the CFA franc) pegged to the French franc since the mid-40s and to the euro since its introduction in 1999. At the time of the initial peg arrangement, France accounted for most of the external trade of WAEMU countries. Since then, and more notably since the early 2000s, the trade patterns of these countries shifted briskly away from France and other Euro area countries and towards the BICs (China in particular). The chapter finds that a peg to a composite basket of currencies would have led to a less volatile effective exchange rate over the last decade compare to the current hard peg. This chapter, however, does not derive an optimal exchange rate for WAEMU countries, which is an important area for further research.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/6065 |
Date | 05 1900 |
Creators | Lonkeng Ngouana, Constant Aimé |
Contributors | Cardia, Emanuela |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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